
Une histoire iconique
En 1962, le ministre des Affaires culturelles du gouvernement de Gaulle, l'écrivain André Malraux, offre à Jackie Kennedy un briquet S.T. Dupont en or et laque noire, gravé d'un discret J. Appréciant le design de l'objet et son raffinement, Jackie Onassis-Kennedy demande dix ans plus tard à la maison un stylo à bille assorti à son briquet fétiche. Cette demande inédite pousse à l'innovation : S.T. Dupont, qui n'a jamais produit d'instruments d'écriture, relève le défi en s'inspirant de l'entraîneur du briquet Ligne 1. Ainsi naît en 1973 le premier stylo à bille de luxe de la maison baptisé Le Classique.
Un lancement contemporain
Avec son corps facetté – comme celui du stylo de Jackie Kennedy - ou sa guilloche verticale (?), le nouveau Classique lancé cette année par S.T. Dupont a une silhouette plus épaisse, conçue pour les hommes et les femmes indifféremment. Il se décline également en cinq coloris, et une agrafe contrastée de couleur vient parfaire la ligne. 5 000 modèles Classique sont produits chaque année en France dans la manufacture de Faverges (Haute-Savoie), où S.T Dupont produit chaque année 15 000 stylos.

Un passé de malletier de luxe
Si aujourd’hui les stylos représentent un tiers des ventes en boutiques de S.T Dupont, il n’en a pas toujours été ainsi. En 1872, sur l'enseigne parisienne du maroquinier Simon Tissot Dupont, on pouvait lire : «maître orfèvre, laqueur et malletier.»Le père avait fait la réputation de la maison avec ses malles de voyage, vendues à une clientèle d'aristocrates. Il faut attendre ensuite 1924 pour que ses deux fils installent une manufacture de malles à Faverges (Haute-Savoie) et 1952 pour la fabrication du premier briquet, reconnaissable entre mille autres par son "cling" au moment de l'ouverture du chapeau.
- 360 euros
C’est le premier prix à partir duquel est vendu le Classique
Une manufacture artisanale
Aujourd'hui, la manufacture de Faverges, qui emploie 130 personnes et 7 intérimaires, s'étend sur 25 000 mètres carrés de terrain, dont 15 000 dédiés à la surface industrielle. On y produit briquets, stylos (billes, rollers et plumes) qui représentent 83% du chiffre d'affaires, les petits accessoires (boutons de manchette) et la haute création. Le travail de la main - en coopération avec des machines modernes - reste essentiel.
Un savoir-faire maison
C'est en 1935 qu'est utilisée pour la première fois la laque de Chine dans la maison. Un art réalisé à la main et préservé aujourd'hui. Le procédé est particulièrement minutieux : avant de travailler la laque, celle-ci est filtrée pour éliminer les impuretés. Les six couches doivent être finement dosées pour permettre le séchage naturel en 72 heures. Un procédé de sablage garantit l'adhérence. Le ponçage unifie le toucher. La laque noire est la plus connue, mais les couleurs sont multiples et renouvelées, les modèles intégrant parfois des impressions.
Une matière incontournable
Tous les stylos et les briquets sont fabriqués en laiton, une matière qui se prête bien au polissage, au plaquage et au travail d'embellissement. Ils sont taillés dans la masse à partir de barres de laiton originaire de France et d'Italie. Un mot clé pour comprendre comment stylos et briquets se parent de décors et effets variés : le guillochage, une technique de gravure qui se fait à la «carbure» ou au «diamant» pour les motifs les plus sophistiqués. Le montage du stylo nécessite l'assemblage de 15 à 20 pièces (contre 75 pour un briquet).
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