Décidé à entreprendre une importante rénovation énergétique de votre logement, vous rongez votre frein en attendant la réouverture du guichet de MaPrimeRénov’, vers la mi-septembre. Depuis le 23 juin, il n’est en effet plus possible de déposer un dossier de demande de la principale aide publique à la rénovation énergétique, pour les propriétaires souhaitant réaliser des travaux d’ampleur. Travaux qui permettent d’améliorer de plusieurs crans la note du diagnostic de performance énergétique (DPE), et dont le ministère du Logement évalue le coût moyen à 40 000 euros.

Vous pouvez en revanche continuer, cet été, à déposer un dossier de demande de MaPrimeRénov’ pour financer un geste unique de travaux, comme l’isolation des combles. Mais, même avec un coût moyen de 4 000 euros, ce n’est pas cela qui fera sortir votre bien du statut de passoire thermique ! Les travaux votés en assemblée générale de copropriété, si. Or le guichet MaPrimeRénov’ demeure également ouvert tout l’été pour les travaux menés à l’échelle des copropriétés. Des travaux «souvent plus performants et plus abordables que les rénovations menées de manière isolée» par les différents copropriétaires, souligne dans un communiqué la société Synergiec, spécialisée dans le financement de la rénovation énergétique.

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Les rénovations à l’échelle de la copropriété, plus efficaces

Issu de la loi du 10 juillet 1965, «le fonctionnement collectif de la copropriété permet de mutualiser les moyens», rappelle Sylvain Lefevre, président de Synergiec. Au travers, par exemple, du prêt collectif, dont l’adhésion a été simplifiée par un récent décret, élargissant la possibilité de «mensualisation du reste à charge pour chaque copropriétaire», souligne le dirigeant. Sur le plan technique, les travaux menés à l’échelle de l’immeuble, plutôt qu’à celle du logement, «permettent de traiter les véritables sources de déperdition thermique que sont les façades, la toiture ou le système de chauffage collectif. Ces postes sont ceux qui ont le plus fort impact sur la performance énergétique» de la copropriété, insiste Sylvain Lefevre.

Prenons l’exemple d’un propriétaire parisien qui investit 10 000 euros pour isoler ses murs. A son échelle, l’isolation thermique sera forcément intérieure (ITE). Ce qui, sur la base de la taille moyenne d’un logement à Paris, soit 56 mètres carrés, et d’une ITE qui fait perdre 0,20 mètre carré pour chaque mètre carré isolé, privera le logement de 3 mètres carrés, calcule Synergiec. Le mètre carré à Paris valant 9 500 euros en moyenne, ce propriétaire perdra ainsi 28 500 euros s’il revend son bien ! Et rien ne lui garantit que cette ITE sortira son bien du statut de passoire thermique, surtout s’il est situé sous les combles non isolés de l’immeuble, ou au-dessus du parking, pas davantage isolé.

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Un coût moindre pour les copropriétaires

En revanche, si, avec les 17 autres copropriétaires, il vote en assemblée générale des travaux d’isolation thermique de la façade par l’extérieur, financés via un éco-PTZ (prêt à taux zéro) de 103 000 euros sur 10 ans, il lui en coûtera «seulement» 5 722,22 euros pour sa part, soit une mensualité de 47,68 euros, chiffre Synergiec. «Un montant hors aides, sachant que MaPrimeRénov’ Copropriété peut couvrir 30% à 45% du coût des travaux par propriétaire, selon le gain énergétique obtenu», précise la société. Et d’autres aides peuvent s’y ajouter, comme les certificats d’économie d’énergie.

«Pour les copropriétaires, la logique doit s’inverser : il faut d’abord rénover la copropriété, puis envisager des travaux dans les logements si nécessaire. C’est cette séquence qui garantit l’efficacité énergétique et la rentabilité des investissements», assure Sylvain Lefevre. Pour qui la suspension estivale de MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur individuelles «ne doit pas être vécue comme un recul mais comme une invitation à changer d’échelle» dans les travaux.

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