Pour les étudiants, se loger reste toujours aussi cher. En mai dernier, L’Etudiant publiait, son «Logiscore», qui évalue la facilité pour un étudiant de se loger à un tarif abordable dans une ville donnée. Sans surprise, les grandes métropoles, où l’offre est rare et les loyers élevés, obtiennent la pire note (D). Parmi elles, Paris, Nice, Strasbourg, Lille ou encore Saint-Denis de la Réunion. Toutefois, heureusement, certaines villes restent encore abordables.

Se loger pour les jeunes est devenu compliqué : baisse des APL, manque de lits dans les résidences Crous, hausse des loyers due à l’inflation… Les étudiants font face aux mêmes difficultés que le reste de la population pour trouver un hébergement mais avec un pouvoir d’achat encore plus faible. Le média spécialisé rappelle que le loyer médian mensuel était de 383 euros en 2016, et a grimpé à 453 euros cette année. Si vous souhaitez vous loger hors résidence universitaire, ou que vous n’avez tout simplement pas le choix, le gouvernement recense plusieurs sites pour vous guider.

Parmi cette liste, de nombreux sites sont spécifiquement dédiés à la recherche étudiante comme Lokaviz, Location-etudiant.fr, ou encore ImmoJeune. Capital a posé ses questions à William Vieillard, directeur général d’ImmoJeune. L’expert vous donne ses conseils pour vous aider à trouver rapidement un logement avant la rentrée universitaire de 2026.

Capital : Quelles mesures concrètes peuvent être mises en place pour simplifier l'accès au logement des étudiants ?

William Vieillard : Le premier élément est de bien définir son budget. Il faut se fixer un maximum pour ne pas se retrouver dans une situation financière instable. Il est nécessaire de calculer la durée de la location, de prendre en compte les charges qui peuvent être régulées annuellement comme l'eau, l'électricité. S’ajoute ensuite la localisation. Idéalement il faut chercher un logement à moins d'un kilomètre de l’école, université ou fac. Pour les grandes villes où le flux est tendu, comme Paris ou Lyon, alors le rayon peut être plus large mais il faut vérifier d'être bien à proximité des transports.

Il est important de définir ses besoins. Pour éviter de perdre du temps à visiter de nombreux logements sans succès, il faut que l’étudiant se pose la question «qu'est-ce que je recherche ?». Colocation, studio, chambre étudiante, résidence étudiante, meublé, il faut donc tout envisager. Il faut bien prendre en compte qu'un logement meublé se loue à travers un bail d'un an, et que l’étudiant va économiser sur l’ameublement. Pour le non-meublé, le bail est de trois ans. Une autre astuce est de concentrer ses recherches sur des sites dédiés aux étudiants pour gagner du temps. L’un des secrets est de persévérer, de relancer et aussi de multiplier les candidatures, ne pas se limiter à son coup de cœur.

Capital : Comment les étudiants peuvent mettre en avant leurs dossiers ?

William Vieillard : Créer un dossier efficace fait partie des 8 étapes pour trouver un logement étudiant. Le premier réflexe est de se rendre sur des sites spécialisés qui permettent de digitaliser son dossier de location. Le but est d’avoir le dossier le plus complet possible pour être prioritaire. Pour trouver rapidement, il ne faut pas attendre la fin des vacances. Pourquoi ? Parce qu’en juin, il y aura beaucoup plus d'offres destinées aux étudiants pour la rentrée qu'au mois d'août ou au mois de septembre. Certains documents sont presque toujours demandés comme une photocopie de votre pièce d’identité, de votre carte étudiante (ou attestation), une fiche de renseignements, et les pièces concernant vos garants. Pour ceux qui n’ont pas de garants, il existe des garants personnes morales, comme Garantme ou Visale. Le garant moral délivre un certificat d'éligibilité et permet donc de remplacer le garant physique en cas de défaut de paiement.

Capital : Comment éviter les arnaques ?

William Vieillard : Il y en a énormément. Les arnaques passent essentiellement par les particuliers. Il faut rappeler aux jeunes qu’il est interdit et illégal pour le propriétaire de demander une avance avant la signature du contrat de bail. Généralement, les escrocs vont proposer des logements super bien situés à un prix défiant toute concurrence. Un logement à moitié prix à Paris, ça n'existe pas. Il faut donner un ordre d'idée. En moyenne, à Paris intra-muros, on est de l'ordre de 850 euros minimum pour 20 mètres carrés. Si on trouve un logement dans Paris dans le 2e arrondissement à 600 euros pour 20 mètres carrés, c'est impossible. Il est important pour les jeunes d’avoir en tête le prix moyen du marché lorsqu'on se positionne sur une ville.