
Si vous avez acheté un appartement à Paris entre décembre 2023 et mai 2025, vous avez eu le nez creux. Durant cette période, les prix des logements anciens ont stagné à environ 9 500 euros le mètre carré, près de 15% en deçà de leur pic de 11 000 euros atteint à l’été 2020. Un plongeon provoqué par la chute des transactions consécutive au quadruplement des taux de crédit immobilier entre 2022 et 2024. Mais il a suffi que les taux s’assagissent, passant de plus de 4% fin 2023 à un peu plus de 3% depuis quelques mois, pour que les achats repartent, et les prix aussi.
A 9 530 euros actuellement, le prix moyen du mètre carré dans la capitale a augmenté de 1% en l’espace d’un an, sous l’effet d’un rebond de 9% des ventes sur la période de mars à mai, selon les chiffres publiés par les notaires du Grand Paris ce jeudi 31 juillet. Et, sur la base des promesses de vente signées entre mars et mai, ils anticipent un prix du mètre carré à 9 750 euros à Paris en septembre, soit une hausse de 2,5% sur 12 mois. «Fin mars, les prix se trouvaient encore sous la barre symbolique des 10 000 euros le mètre carré dans 11 arrondissements. Ils ne sont plus que 10 dans ce cas aujourd'hui», observe d’ailleurs le réseau d’agences immobilières Laforêt. Autre preuve que le marché parisien redevient plus favorable aux vendeurs, la marge de négociation des prix a chuté de 1,67 point entre le premier semestre 2024 et la première moitié de 2025, à 2,9%.
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Les appartements à plus de 5 000 euros en petite couronne
Paris n’est pas un cas isolé en Ile-de-France. En petite couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis), les notaires tablent sur des hausses des prix des appartements anciens similaires à celles de la capitale pour septembre, soit +2,7%, ce qui les ramènerait au-dessus de la barre des 5 000 euros. En grande couronne (Yvelines, Essonne, Val d’Oise, Seine-et-Marne), les notaires prévoient des augmentations encore plus fortes, de 4,1% en moyenne, mais il est vrai que les prix y sont moins élevés qu’à Paris et en proche banlieue, à 3 180 euros actuellement.
Comme dans la capitale, ces hausses de prix prévues pour septembre témoignent d’une nette accélération en petite couronne, où les prix des appartements anciens ont augmenté de seulement 0,3% de mars à mai, sur un an. En grande couronne, il s’agit même d’une inversion de tendance, puisque les prix étaient encore - légèrement - orientés à la baisse entre mars et mai (-0,1%). Ces augmentations de prix à venir, les notaires du Grand Paris les mettent sur le compte de «l’anticipation (par les vendeurs) d’une demande désormais plus soutenue».
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Anticipation de la hausse des frais de notaire
De fait, le nombre de ventes a rebondi de 15% en Ile-de-France de mars à mai, avec 29 910 biens qui ont changé de mains. Un volume inférieur de «seulement 6% au niveau d’il y a deux ans», en pleine remontée des taux de crédit, soulignent les notaires. Ce rebond ne tient pas seulement à la baisse des taux mais également à l’anticipation, par les acheteurs, de la hausse des frais dits de notaire, intervenue le 1er avril dans cinq départements franciliens. Dont Paris, qui possède une compétence départementale.




















