
Le projet du futur avion de combat européen a du plomb dans l’aile. En cause : la volonté de la France d’obtenir une part très majoritaire dans le programme Scaf (système de combat aérien du futur), un déséquilibre mal perçu par l’Allemagne. Cette revendication pourrait non seulement ralentir le projet, mais aussi le compromettre. Paris a en effet fait savoir, ce lundi 7 juillet, à Berlin qu’elle souhaite obtenir environ 80% de participation, selon une source militaire citée par Reuters et confirmée par Hartpunkt, comme le rapporte BFM TV.
Le Scaf, dont le coût est estimé à plus de 100 milliards d’euros, subit des retards liés à des désaccords sur le partage des tâches et la propriété intellectuelle entre la France, l’Allemagne. Le programme, qui implique le Français Dassault Aviation, Airbus, représentant l’Allemagne, et l’Espagnol Indra, vise à remplacer, dès 2040, les Rafale français et les Eurofighters allemands et espagnols par un avion de combat de 5e génération.
Un coup dur pour les entreprises allemandes
Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a souligné que c’est l’accord intergouvernemental qui constitue le cadre du projet : «Les questions sur l’implication de la France concernent la partie française», a-t-il précisé. D’après la même source industrielle, si la France insistait sur sa participation majoritaire, cela risquerait de déstabiliser la répartition établie des rôles, remettant en cause l’entrée du projet dans la phase suivante, prévue avant la fin de l’année.
Jusqu’ici, les tâches étaient réparties en fonction de piliers spécifiques : l’avion, le moteur, les drones de combat et le «cloud» de combat aérien. Une révision de cette structure porterait un coup dur aux entreprises allemandes comme Hensoldt et MTU. Pour le député allemand Christoph Schmid (SPD), si la France persiste dans sa demande, ce pourrait bien être «le dernier clou dans le cercueil» du projet. Un constat également partagé par le ministre de la Défense, Boris Pistorius.
Selon une autre source, le comité d’entreprise d’Airbus Defence & Space, à Manching (le site clé d’Eurofighter), a convoqué lundi une réunion syndicale. D’autres spéculent déjà sur une possible fusion avec le programme rival mené par le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon : le Global Combat Air Programme (GCAP).


















