Le projet de rémunération 2025 de Tesla pour son patron Elon Musk, d'un montant potentiel record de 1 000 milliards de dollars, a déclenché une levée de boucliers parmi les investisseurs institutionnels. Selon Boursorama, le cabinet de conseil en vote par procuration Institutional Shareholder Services (ISS) a, tout comme l'an dernier, recommandé aux actionnaires de voter contre la proposition, estimant qu'elle «verrouille des opportunités de rémunération extraordinairement élevées» et limite la capacité du conseil d'administration à ajuster la rémunération de Musk à l'avenir. ISS évalue d'ailleurs les attributions d'actions à 104 milliards de dollars, bien au-delà des estimations de Tesla (87,8 milliards).
Cette opposition intervient alors qu'un tribunal du Delaware a récemment annulé l'ancien plan de 56 milliards de dollars du patron de SpaceX et Tesla. Le nouveau schéma, présenté comme «le plus ambitieux de l'histoire», pourrait permettre à Musk d'empocher des dizaines de milliards même sans atteindre tous les objectifs. Pour l'obtenir, Tesla devra toutefois atteindre une capitalisation boursière de 8 500 milliards de dollars et livrer 20 millions de véhicules. Un défi colossal, mais pas impossible pour les partisans du dirigeant star, qui voient dans cette incitation financière un moyen de le garder pleinement investi dans la stratégie du groupe.
Les partisans de cette rémunération évoquent un moyen de «motiver» et «fidéliser» le patron
Les partisans du plan soulignent en effet l'importance de conserver Musk à la tête de Tesla. «De nombreuses personnes viennent chez Tesla pour travailler spécifiquement avec Elon», a rappelé la directrice Kathleen Wilson-Thompson dans une vidéo publiée sur X. Le conseil d'administration estime que la rémunération colossale est un gage de motivation et de fidélisation, alors que le dirigeant multiplie les projets entre SpaceX, X (ex-Twitter) et xAI. Mais pour ISS, la taille «astronomique» de l'attribution et la possibilité d'obtenir des paiements partiels posent problème, tout comme la dilution potentielle pour les actionnaires existants.
Tesla, de son côté, a sèchement répondu : «Il est facile pour ISS de dire aux autres comment voter alors qu’ils n'ont rien en jeu». L'assemblée générale aura lieu le 6 novembre. Si le plan est approuvé, Elon Musk pourrait devenir le PDG le mieux payé de l'histoire du capitalisme moderne. Ce dernier sera autorisé à voter ses actions, souligne Boursorama, ce qui lui donnera environ 13,5 % des droits de vote de Tesla, selon un dépôt de titres effectué le mois dernier. Cette participation pourrait à elle seule suffire à obtenir l'approbation.
