Sans réelle surprise, la Fed a effectué sa 3ème baisse de taux de 25 bps cette année et a porté la fourchette cible de fed funds à 3,50/3,75%. La Fed a également annoncé le retour immédiat à une politique d’expansion de bilan via des achats de titres du Trésor de maturité courte (40 Mds $ par mois). Ces achats de titres commencent ce 11 décembre, soit seulement 10 jours après la fin de la politique de réduction de bilan, ce qui montre la difficulté de piloter finement le montant agrégé de liquidités «banque centrale». Ils constituent un élément positif pour les marchés financiers mais aussi pour le Trésor, qui trouve ainsi une source de financement partielle pour son déficit.

C’est clairement la dégradation lente mais continue du marché du travail qui a poussé les membres du FOMC à baisser les taux directeurs une nouvelle fois, alors que les mesures d’inflation restent globalement proches de 3%. La tension entre les deux objectifs du mandat de la Fed, c’est-à-dire la stabilité des prix et le plein-emploi, a alimenté les divergences. Trois membres du FOMC ont voté contre («dissents»), un réclamant une baisse de taux plus forte et deux réclamant le statu quo. Ce niveau de division est très rare : sur les 100 derniers FOMC, c’est seulement la 6ème fois que l’on constate trois «dissents». Toutefois, le fait que 5 votants s’étaient prononcés pour le statu quo monétaire et que seulement 2 aient voté contre la baisse de taux est un signe du pouvoir de persuasion du président de la Fed Jerome Powell.

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De nouvelles baisses en perspective

Les taux directeurs devraient continuer à être abaissés en 2026, en raison de la dégradation du marché du travail et de l’hypothèse d’un ralentissement à venir de l’inflation. D’ailleurs, la Fed ne qualifie plus le chômage de «bas». Jerome Powell a indiqué qu’une hausse de taux n’était le scénario de personne au FOMC. Pour 2026, il a distingué ceux qui étaient en faveur du statu quo de ceux qui étaient en faveur de baisser les taux encore un peu et de ceux qui étaient en faveur de baisser les taux encore beaucoup. Le sens est clair.

Si la direction des taux de la Fed en 2026 est claire, les chiffres publiés dans les prochains joueront un rôle important. En effet, en raison du shutdown le plus long de l’histoire des Etats-Unis, qui s’est déroulé sur les mois d’octobre et de novembre, un grand nombre de statistiques n’ont pas été publiées. Le 16 décembre, le BLS publiera de façon simultanée les rapports sur l’emploi d’octobre et de novembre et le 18 décembre, il publiera les chiffres d’inflation d’octobre et de novembre. D’éventuelles surprises sur ces chiffres pourraient inciter la Fed à prendre son temps en 2026 ou au contraire à accélérer les baisses de taux. Pour la Fed, l’année va donc commencer plus tôt que d’habitude.