Vendredi 23 août, le ministre de la Défense, Rajnath Singh, a annoncé que le pays allait développer et produire sur son sol des moteurs d'avions de combat «avec une entreprise française». Le responsable indien n'a toutefois pas dévoilé l'identité du partenaire. Mais dans la presse nationale, un nom revient avec insistance : celui de Safran. Présent depuis plusieurs décennies dans le pays, le groupe tricolore est déjà un acteur de référence dans l'aéronautique et la défense. Mais ni les autorités indiennes ni l'industriel français n'ont, pour l'heure, confirmé l'information relayée par BFMTV.

Cette coopération s'inscrit dans un élan de modernisation de l'armée indienne. En avril, New Delhi a signé avec Dassault un contrat de plusieurs milliards de dollars pour l'achat de 26 Rafale, venant s'ajouter aux 36 exemplaires déjà livrés. Ces appareils sont destinés à remplacer une flotte vieillissante de MiG-29K russes, alors que le pays, premier importateur mondial d'armements, cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou. Mais au-delà de ces acquisitions, l'Inde veut surtout accélérer sa production nationale. En mai dernier, Rajnath Singh avait validé le prototype d'un avion de chasse conçu localement, saluant un «progrès important dans l'amélioration des capacités de défense» du pays.

Une stratégie industrielle massive

Le gouvernement a fixé pour cap le soutien de l'industrie militaire nationale. L'exécutif prévoit à ces fins 100 milliards de dollars de contrats pour du matériel de défense d'ici à 2033, afin de renforcer la production locale. Depuis une décennie, l’Inde a ouvert une usine d’hélicoptères, lancé son premier porte-avions de fabrication nationale et testé avec succès un missile hypersonique à longue portée. La possible coopération avec la France sur les moteurs d'avions de chasse s'inscrit donc dans une dynamique plus large.