
La Concorde, les Invalides, le Grand Palais... Nombre de ces sites parisiens très connus seront aussi, dès le 26 juillet, date du coup d'envoi des JO de Paris 2024, des lieux d'accueil des compétitions des Jeux olympiques. Pour les spectateurs attendus, s'y déplacer sera d'autant plus un casse-tête que la Préfecture de Police de Paris a d'ores et déjà annoncé de nombreuses restrictions de circulation dans ces secteurs. Alors que ce sont près de 15 millions de visiteurs qui sont attendus à Paris pour ces épreuves, soit une augmentation de près de 30% par rapport à un été classique, le leader des VTC, Uber, se devait de préparer l'événement avec rigueur.
En plus de ces visiteurs étrangers, l'application de mobilité devra aussi convaincre les Franciliens, parisiens inclus, qui auront décidé de rester dans la capitale, d'utiliser ses services. Ces habitants considèrent en effet les transports comme l'un des enjeux majeurs de ces Jeux Olympiques, aux côtés de la sécurité et de la propreté. Selon un sondage Harris Interactive réalisé pour Uber, 67 % d’entre eux classent la gestion et la disponibilité des transports en troisième priorité des actions à mener. Et 77% se montrent inquiets quant à l’offre de transports disponible. Mais pour Uber, pas de panique à avoir : le géant américain, qui veut prouver son utilité, considère que son application constituera une partie essentielle de l’infrastructure de transports de la capitale lors de ces Jeux, et qu’environ 1 million de voyageurs devraient l'utiliser pour se déplacer entre les gares ou les aéroports, jusque vers les sites de compétition.
94% des chauffeurs parisiens affirment vouloir travailler cet été
Pour répondre à cet afflux d’utilisateurs, l’application a tout d'abord prévu une forte augmentation de son offre : Uber assure que près de 40 000 véhicules seront disponibles, un record selon le groupe. Parmi ces transporteurs figureront de nombreux chauffeurs parisiens, qui resteront dans la ville le temps des Jeux. Selon le même sondage Harris interactive, 94 % des chauffeurs de VTC travailleront cet été, contre 75 % l’été dernier. «Comme il y aura plus de travail que d'habitude, cela va inciter ces chauffeurs parisiens à rester», indique Karim Daoud, président de l'association des VTC de France (AVF), premier syndicat national des chauffeurs.
Mais ce n'est pas tout : en plus de ces chauffeurs d'Ile-de-France, Uber prévoit l’arrivée de conducteurs d’autres villes. «Nous allons encourager des chauffeurs de province, comme ceux de Lille par exemple, à venir travailler à Paris pendant les Jeux, grâce à des incitations financières», explique Laureline Serieys, directrice générale d'Uber France. Ces bonus seront aussi utilisés pour inciter les chauffeurs à aller chercher leurs passagers plus loin, ou dans d’autres secteurs que ceux où ils sont d'ordinaire actifs, afin de fluidifier les échanges et de faire en sorte que tous les clients soient servis dans les meilleurs délais. Selon Uber, ces incitations pourront représenter jusqu'à 50 % de revenus supplémentaires pour les conducteurs. «Je n'ai pas encore entendu parler de ces bonus, mais de nombreux chauffeurs viendront de toute façon à Paris, car c’est là qu’il y aura le plus de travail», analyse Karim Daoud.
En plus de cette mobilisation des conducteurs, Uber entend perfectionner son outil. L'algorithme de l'application aura en effet fort à faire : la préfecture de police de Paris prévoit de réguler la circulation autour des sites de compétitions, selon un principe de double zonage (voir notre image). D'un côté les zones affichées en bleu, qui ne pourront pas être traversées pour aller d’un point A à un point B, tous deux situés en dehors de cette zone (mais une course jusqu'à l'intérieur de cette zone restera autorisée). Et de l'autre, des zones affichées en rouge, qui ne seront, elles, accessibles aux VTC que si leurs passagers disposent d’un “PASS Jeux“, attribué sur demande.

Pour tenir compte de ce zonage complexe, dans un contexte de trafic routier important, Uber prévoit tout d'abord de renforcer son service de routage. «Les cartes et les itinéraires GPS seront continuellement mis à jour dans l’application, afin de refléter les restrictions d'accès et les fermetures de routes», indique le géant américain. Par ailleurs, l'application indiquera aux passagers les différents points de prise en charge, ainsi que ceux de dépose, via des instructions détaillées (itinéraire pour s'y rendre, etc.).
Malgré toutes ces innovations, les clients de l’application doivent s'attendre à sortir leur portefeuille. Certes, le temps des Jeux olympiques, quelques rabais seront consentis. «Par exemple, les trajets via UberXShare (durant lesquels la course est partagée entre plusieurs clients, NDLR), seront en promotion permanente», assure Laureline Serieys. Mais comme Uber s'appuie sur un principe de "tarification dynamique", il faut s'attendre à de nombreux pics de facturation, notamment aux horaires de début, comme de fin, des plus grosses épreuves. Uber n'a toutefois pas communiqué dans quelles proportions ces tarifs de pointe pourraient augmenter. De plus, le maillage à venir des différents lieux de prise en charge ou de dépose, imposera à de nombreux utilisateurs de se déplacer, pour aller à la rencontre de leur chauffeur, ou pour rejoindre leur destination finale.


















