Trop indiscret, Meta AI ? C’est ce que conclut une étude publiée par Surfshark, un spécialiste néerlandais de la cybersécurité. Selon cette enquête menée sur onze des robots conversationnels les plus populaires - ChatGPT, Gemini, Grok et Deepseek, entre autres - l’intelligence artificielle de Meta (ex-Facebook) se démarque nettement des autres par sa voracité en données personnelles. «Comparée à ses rivales, l’intelligence artificielle de Meta est de loin la plus intrusive dans la vie privée de ses utilisateurs», confirme Maud Lepetit, responsable France chez Surfshark.

Deux fois plus de données collectées

Le robot conversationnel de Mark Zuckerberg collecte pas moins de 32 types de données, (coordonnées, géolocalisation, contenu des échanges, etc.). «C’est plus du double de ce que nous avons mesuré en moyenne, chez les autres acteurs de ce marché», précise l’experte. L’IA de Meta est aussi l’une des plus gourmandes en données particulièrement sensibles, comme l’orientation sexuelle, la religion, les opinions politiques ou l’état de santé. Enfin, avec son rival Copilot développé par Microsoft, Meta AI est l’un des deux seuls robots à partager des données de ses utilisateurs avec des annonceurs, afin de permettre au groupe Meta d’affiner le ciblage de ses publicités sur ses réseaux sociaux Instagram et Facebook. « Si je prépare mes vacances avec l’aide de Meta AI, je peux m’attendre à ce que les informations que je renseigne sur la destination et mes exigences de confort par exemple, soit revendues à des entreprises du secteur, comme Booking.com par exemple », explique Maud Lepetit. Mieux vaut donc garder à l’esprit que les conversations avec ces robots ne sont pas aussi privées que l’on aurait pu le croire.

Comment préserver sa vie privée et ses données confidentielles ?

Cette étude survient alors que Meta s’apprête à exploiter les informations publiées par ses utilisateurs européens d’Instagram et Facebook pour entraîner Meta AI. Comme n’importe quel système d’intelligence artificielle, le cyber-cerveau de Meta a besoin de se nourrir de données pour améliorer ses performances. En plus des conversations engagées par ses utilisateurs avec son robot conversationnel, Mark Zuckerberg prévoit donc d’utiliser les publications publiques (textes, photos, commentaires…) des utilisateurs adultes d’Instagram et Facebook - les conversations privées sur WhatsApp ne sont pas concernées.

Si vous avez un compte Facebook ou Instagram, vous pouvez toujours vous y opposer, à condition de faire vite car l’impatient Mark Zuckerberg a imposé une date limite, le mardi 27 mai. Pour cela accédez au Centre de confidentialité dans le menu paramètres de Facebook ou d’Instagram, cliquez sur Opposer, saisissez l’adresse email associée à votre compte. Enfin, cliquez sur envoyer. Attention, cette opposition ne s’appliquant qu’aux contenus que vous auriez pu publier vous-même, elle n’empêchera pas Meta AI d’exploiter un contenu qui vous concernerait mais aurait été publié par un autre utilisateur. Pour vous y opposer aussi, il faut réitérer l’opération via cet autre formulaire.