
Thierry Chouraqui, ex-dirigeant de l'enseigne Bio C’Bon, et Jean-Bernard Brissaud, son fondateur, sont accusés d’avoir incité des milliers d’épargnants à souscrire à des placements financiers risqués, via la société Marne & Finance, aujourd’hui liquidée. Les promesses étaient alléchantes : intérêts garantis, capital sécurisé, participation au développement d’un réseau de magasins bio en plein essor. Mais la réalité était bien différente, comme le détaille un article de Sud-Ouest le 18 mai.
Les deux produits en question, Immo Capital Builder System (ICBS) et Bio C’Bon Builder (BCBB), devaient permettre de contribuer au développement de l’activité commerciale de l'enseigne, ou à acquérir des locaux commerciaux. Ils ont attiré plus de 10 000 investisseurs en tout. Les sommes collectées atteindraient près de 480 millions d’euros, avec des rendements promis sur le papier. En pratique, les risques étaient largement sous-estimés, voire dissimulés. Plusieurs victimes ont raconté comment elles ont été séduites, souvent par l’entremise de conseillers en gestion de patrimoine, par ces produits d’apparence fiable.
Le procès devrait durer jusqu'au 28 mai
Un chef d’entreprise des Côtes-d’Armor évoque un placement de 500 000 euros pour optimiser sa trésorerie, qui s’est évaporé après trois années d’intérêts. Un retraité du Finistère, lui, a perdu 200 000 euros - «l’argent de notre vie» regrette-t-il - issus de la vente de sa maison, investi sur le produit ICBS. Autre élément pointé par le parquet : les deux prévenus n’auraient pas informé les investisseurs de la présence active de Jean-Bernard Brissaud dans le dispositif, déjà impliqué dans la faillite de Nasa Electronique dans les années 1980. Une omission susceptible d’avoir influencé la décision des souscripteurs, d'après le parquet de Paris.
En 2019, Bio C'Bon se retrouvait dans la tourmente, provoquant l'inquiétude des investisseurs, lesquels ont demandé un remboursement. En vain, pour une grande partie d'entre eux. Marne & Finance, liquidée en décembre 2023, n’a jamais pu rembourser la majorité des personnes. Les actifs immobiliers, d'une valeur estimée à 437 millions d'euros, transférés à une autre entité sans engagement financier envers les épargnants, restent hors de portée. Quant à Bio C’Bon, l’enseigne a été rachetée par Carrefour en 2020. Le procès est prévu jusqu’au 28 mai au tribunal correctionnel.


















