Ils sont de plus en plus chers, parfois difficiles d’accès et limités en confort. Mais les trains Ouigo sont de plus en plus nombreux. Pire, à l’horizon 2030, ils pourraient représenter 30% de l’offre totale des TGV de la SNCF. Cette annonce a été faite par la société ferroviaire il y a quelques jours au moment de dévoiler la nouvelle liaison Lyon-Bordeaux, en Ouigo donc, en 2027. Une nouvelle ligne qui ne passe, mais en plus, la SNCF dit prévoir «30% de trafic et 30% de rames en plus» Ouigo en 2030.

Pour certains usagers interrogés par RMC, ce n’est pas un problème, ils préfèrent d’ailleurs emprunter les trains low cost. «C’est beaucoup moins cher», reconnaît un homme devant la gare Montparnasse, adoubé par un autre : «InOui, c’est quatre fois plus cher.» Un dernier l’assure : «C’est ce que j’ai trouvé de plus pratique. Quand on prend un Ouigo, le confort n’est pas moins bien.» D’autres usagers sont loin d’être d’accord, dénonçant par exemple les surcoûts liés au branchement d’un téléphone, ou l’impossibilité de rembourser un billet.

Un développement du Ouigo profitable à la SNCF ?

C’est aussi ce que dénonce la Fédération nationale des usagers du train (Fnaut). Pour son président, François Delétraz, il est primordial de laisser le choix aux usagers : «On demande que l’offre InOui reste la même. Il faut absolument que l’offre TGV, haut de gamme, de bonne qualité, soit là», martèle-t-il. Il ajoute : «Nous avons le sentiment que Ouigo n’est pour la SNCF qu’une rustine pour faire face à la forte demande.» Selon la Fnaut, «le développement de Ouigo bénéficie davantage à la SNCF qu’aux passagers.»

Dans un communiqué publié à la suite de l’annonce de l’ouverture de la ligne Lyon-Bordeaux, et relayé par L’Echo touristique, la Fédération des usagers du train déplore aussi de nombreux «inconvénients cachés» de Ouigo et plus globalement, le développement du low cost se ferait au détriment des TGV InOui. En dix ans, la Fnaut dit avoir constaté «une baisse de 24% de l’offre InOui».

Plus de 10 euros d'augmentation en cinq ans

La Fédération dénonce enfin les «contraintes» liées à Ouigo, comme les billets non remboursables, l’impossibilité d’utiliser des cartes de réduction ou encore une garantie G30 pour les remboursements en cas de retard, bien moins efficace que sur les trains classiques. Entre 2019 et 2024, la Fnaut constate également une augmentation croissante des tarifs, «le prix moyen (étant) passé de 23 à 34 euros». Des craintes qu’a voulu déminer Alain Krakovitch, directeur général de Voyages SNCF, pour qui l’augmentation du nombre de rames Ouigo ne réduira pas le parc InOui. Le TGV M est par exemple très attendu.