Les Français vont-ils avoir un reste à charge plus important dès 2026 ? Leurs franchises médicales seront-elles doublées ? C’est ce que prévoit le gouvernement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2026, avec un doublement des plafonds annuels des franchises médicales et de la participation forfaitaire, de 50 à 100 euros. Le 30 octobre dernier, les députés se sont opposés au texte. Toutefois, le gouvernement aura le dernier mot et pourrait imposer la mesure par décret.

Invitée de France Inter ce mercredi 12 novembre, la présidente de MG France, premier syndicat des médecins libéraux, Agnès Gianotti, a affiché toute sa colère face à une telle mesure, soulignant d’abord que la franchise ne serait pas de 100 euros par an, mais «350 euros par an pour les plus malades». Surtout, pour Agnès Gianotti, il s’agit d’un «impôt sur les malades». «Contrairement à l’impôt qui est proportionnel à ce que l’on gagne, là, c’est proportionnel à l’importance de la maladie. Plus on va être malade, plus on va payer, c’est totalement injuste», a-t-elle fustigé.

Une succession de «mauvais choix politiques»

Plus globalement, la présidente de MG France a voulu mettre l’accent sur les dépenses dont on parle. S’agit-il d’une dépense collective ? «Si on prend dans la poche des patients, c’est individuel. L’augmentation des cotisations des complémentaires est une dépense individuelle», a-t-elle souligné sur France Inter, ajoutant ensuite que les frais de gestion des complémentaires étaient bien supérieurs à ceux de l’Assurance maladie.

Selon Agnès Gianotti, «les dépenses de santé au total vont augmenter avec ce type de réformes totalement injustes». La présidente du premier syndicat des médecins libéraux a voulu ensuite lister les «mauvais choix politiques» de toutes ces dernières années. D’après elle, en 2019, l’Assurance maladie était en équilibre et il n’y avait pas de trou. «Aujourd’hui, on a 22 milliards de déficits», a-t-elle déploré sur les ondes de France Inter.

Et la pandémie de Covid-19 n’est même pas responsable de ce trou, assure Agnès Gianotti. Quelle en est la cause ? Le Ségur de la Santé qui «n’a pas été financé» et qui représente «13 milliards d’euros par an de déficit», mais également une «politique de l’offre», notamment quand l’Etat a décidé de diminuer les cotisations. «Ça n’a pas marché, et c’est cinq milliards en plus : le trou, il est là», a-t-elle terminé.

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