Jeudi 11 septembre, interrogé sur BFMTV, le président du Sénat Gérard Larcher s’est déclaré ouvertement contre l’idée d’une taxe qui concernerait uniquement les «très hauts patrimoines». Selon lui, l’idée de cette taxe est une «illusion». «Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin» a indiqué Gérard Larcher, pour confirmer encore une fois son opposition à l’idée même de cet impôt. Une loi qui ne «passerait pas le barrage du Conseil constitutionnel», d’après le président du Sénat, car selon une jurisprudence, «nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l’impôt qui est décidé». L’autre raison pour laquelle cette taxe n’est pas discutable, est qu’elle favoriserait fortement «l’exil fiscal», en poussant les capitaux hors de France.

La taxe Zucman, du nom de l’économiste Gabriel Zucman qui est à l’origine de son idée fondatrice, prévoirait, si elle était appliquée, de taxer les hauts patrimoines de plus de 200 millions à 2%. Cette mesure s’appliquerait à environ 1 800 foyers fiscaux. D’après l’économiste, un tel impôt pourrait rapporter à l’État jusqu'à 20 milliards d’euros par an. D’autres pensent que les recettes pourraient aller jusqu’à 5 milliards. En tout cas, pour le président du Sénat, il en est hors de question.

Une taxe au centre de toute négociation pour la gauche

Cette taxe semble être une pierre d’achoppement pour le débat public actuel. D’ailleurs, selon le chef des députés socialistes Boris Vallaud, cette taxe est «fondamentale». Selon lui, la taxe serait soutenue par «75% des Français». Une proposition qui serait même indispensable pour éviter une censure du gouvernement de Sébastien Lecornu par l’ensemble de la gauche.

Cependant, la gauche et plus particulièrement le Parti socialiste ne barre pas la voie à une éventuelle discussion qui concernerait les modalités d'application d’une telle taxe, comme le montant de l’impôt.