
A 9h51, ce lundi 6 octobre, l’Elysée publie un communiqué lapidaire : «Monsieur Sébastien Lecornu a remis la démission de son gouvernement au président de la République, qui l’a acceptée.» Vingt-sept jours seulement après sa nomination, Sébastien Lecornu jette l’éponge. Moins d’une heure plus tard, à 10h45, le désormais ex-Premier ministre prend la parole pour expliquer sa décision. Il évoque une fonction de chef du gouvernement «difficile» et, en creux, devenue ingérable dans le contexte actuel. Selon lui, les «conditions ne sont pas réunies» pour gouverner.
Sébastien Lecornu pointe également du doigt les «appétits partisans» de certaines formations politiques, regrettant que la composition du gouvernement n’ait «pas été fluide». «Ces formations ont fait mine de ne pas voir le changement, la rupture profonde. Au fond, il n’y avait plus de prétexte pour une censure préalable», affirme-t-il. Et de conclure, amer : «Certains partis continuent d’adopter une posture comme s’ils avaient tous une majorité à l’Assemblée nationale.»
Un ancien ministre de l’ère Sarkozy revient sur le devant de la scène
La démission aurait été actée dès dimanche soir, lors d’un échange entre le président de la République et son Premier ministre. En parallèle, plusieurs ministres LR tentaient encore de jouer les médiateurs entre Matignon et Bruno Retailleau, reconduit au ministère de l’Intérieur mais menaçant de démissionner, rapporte Le Parisien.
Dès l’annonce officielle de la démission ce matin, les oppositions ont durci le ton. Le Rassemblement national réclame une dissolution immédiate de l’Assemblée nationale, tandis que La France insoumise presse pour l’examen de la motion de destitution d’Emmanuel Macron, déjà déposée.
Dans ce climat d’instabilité, un nom commence néanmoins à émerger : Jean-Louis Borloo. L’ancien ministre de l’Ecologie et de la Ville sous Nicolas Sarkozy, connu pour son sens du consensus et son profil transpartisan, est évoqué comme une possible solution de sortie de crise. A 73 ans, il incarne une figure d’expérience, appréciée au-delà des clivages partisans, et pourrait rassurer à la fois les marchés… et une opinion publique déboussolée.

















