Invité de l’émission C dans l’air sur France 5 mercredi 15 octobre, Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du FMI et professeur émérite au MIT à Boston et à la Paris School of Economics, s’est exprimé sur la fiscalité des plus riches. Il plaide pour une fiscalité plus juste et soutient l’idée d’une taxe sur les grandes fortunes, estimant qu’elle serait symboliquement essentielle. «On a un système très progressif en France, sur la moindre question, mais en haut de l’échelle, il y a tout de même des gens qui sont très riches et qui paient moins que ce qu’ils devraient payer», constate-t-il. Une situation qu’il juge à la fois «moralement et politiquement inacceptable».

L’économiste appelle ainsi à «trouver le moyen le plus efficace de les faire payer plus». Dans cette optique, Olivier Blanchard juge que la taxe Zucman est «peut-être la moins mauvaise des solutions». Il reconnaît toutefois que cette taxe ne suffira pas à combler les besoins budgétaires : «Ça ne va pas rapporter les 150 milliards dont on a besoin, ça va rapporter, Gabriel pense 20, moi, j’ai tendance à penser 5, mais c’est très important, au moins symboliquement, de le faire», affirme-t-il.

«C’est mieux que d’autres alternatives»

Concernant la taxe sur les holdings proposée par le gouvernement, l’économiste se montre plus réservé. A ses yeux, cette mesure «est mieux que rien, mais moins bien que la taxe Zucman». «C’est mieux que d’autres alternatives qui seraient de remettre l’ISF, c’est plus ciblé», ajoute-t-il. Interrogé ensuite sur les risques de fuite fiscale, l’économiste ne botte pas en touche : «Est-ce qu’il y a des très très riches qui partiront, au moins fiscalement ? C’est possible. C’est ennuyeux. Chaque fois que l’on met un impôt, il y a des gens qui décident soit de travailler moins, soit de partir.» Il reconnaît que le départ de figures comme Bernard Arnault et d'autres grandes fortunes serait «un vrai problème», mais il insiste : «Mais on ne peut pas ne rien faire !»