Le plus grand musée du monde est-il en péril ? Un rapport explosif dévoile l’état alarmant du Louvre, révèle ce mercredi 22 janvier le journal Le Parisien, qui a pu consulter le document adressé à la ministre de la Culture, Rachida Dati. Dans cette note confidentielle, datée du 13 janvier, Laurence des Cars, la présidente du célèbre musée parisien, alerte sur une «multiplication d’avaries» et souligne la nécessité de grands travaux.

Dans ce rapport, la patronne du Louvre n’y va pas par quatre chemins : elle tire la sonnette d’alarme sur «la réalité sévère de l’état» des bâtiments du musée le plus visité au monde, «trop sollicités», et dont beaucoup «arrivent à un niveau d’obsolescence inquiétant», rapportent nos confrères. Laurence des Cars pointe du doigt les «avaries» dans des espaces «parfois très dégradés», voire «plus étanches», ainsi que «d’inquiétantes variations de températures mettant en danger la conservation des œuvres». La présidente du Louvre estime même que la visite du musée est aujourd’hui devenue «une épreuve physique».

D'«importantes lacunes» dans la conception du musée

«Accéder aux œuvres prend du temps et n’est pas toujours chose aisée. Le visiteur ne dispose d’aucun espace lui permettant de faire une pause. L’offre alimentaire ou les sanitaires sont en volume insuffisant, largement en deçà des standards internationaux. La signalétique doit être entièrement repensée», détaille-t-elle.

Laurence des Cars remet en cause la conception du prestigieux musée, qui «révèle d’importantes lacunes». «Lors des journées de forte chaleur, l’effet de serre, créé par la verrière, rend cet espace très inhospitalier pour le public qui le traverse et les agents qui y travaillent. En outre, le traitement phonique de cet espace demeure très médiocre», signale-t-elle. La patronne de ce trésor national insiste en outre sur la nécessité d'«interroger» la «présentation de La Joconde dans la salle des États», la plus vaste du musée. En avril 2024, elle avait déjà annoncé réfléchir, «en lien avec le ministère de la Culture», à une amélioration des conditions d’exposition du célèbre tableau de Léonard de Vinci, qui mériterait, selon elle, une salle à part.

Une seconde entrée pour le musée ?

Par ailleurs, l’ouverture d’une seconde entrée au musée afin de désengorger la principale, située sous la Pyramide, figure également parmi ses projets. Cette dernière a été conçue à l’origine pour accueillir «4 à 5 millions de visiteurs par an», d’après le Louvre, dont la fréquentation a approché les 9 millions en 2024. «Cette situation ne peut plus souffrir le statu quo», conclut la présidente du Louvre.

Une source proche du président de la République a confirmé au Parisien que «des discussions ont lieu entre la présidence, le ministère de la Culture et le Louvre, et le chef de l’État compte se saisir de ce dossier prochainement».