Face à la recrudescence des vols de câbles le long de ses 28 000 kilomètres de voies ferrées, la SNCF mise sur la technologie pour sécuriser son réseau. Des drones de surveillance sont désormais déployés. Un exercice de démonstration a été organisé pour la presse le 20 novembre à Artenay, dans le Loiret, comme le rapporte BFMTV. Ces vols ont lieu surtout la nuit, lorsque les malfaiteurs profitent de l’obscurité pour couper et emporter de longues portions de câbles. La revente de «l’or rouge» est très lucrative, le prix du cuivre atteignant près de 10 000 euros la tonne.

Les drones utilisés par la SNCF sont fournis par la start-up toulousaine Delair et embarquent deux caméras, dont une infrarouge pour voir dans l’obscurité. La société équipe également l’armée ukrainienne pour la surveillance des lignes de front. «Cela permet d'avoir de la donnée sur l'ensemble du réseau en permanence 24 heures sur 24 et sept jours sur sept», explique Alexis Meneses, directeur de la stratégie d’Altametris, la filiale de la SNCF en charge des drones.

Près de 2 000 vols de drones par an

Depuis 2017, la SNCF effectue environ 2 000 vols de drones par an, dont 200 sont spécifiquement dédiés à la prévention des intrusions et des actes de malveillance. Lorsqu’un intrus est détecté, la police ferroviaire de la SNCF est immédiatement alertée. Dans la majorité des cas, il s’agit simplement d’ouvriers au travail, mais il arrive que parfois des voleurs prennent la fuite. Depuis septembre, quatre réseaux de voleurs de câbles ont été démantelés, dont un en flagrant délit, précise Christophe Bouteille, directeur adjoint de la sûreté du groupe.

Pour Olivier Bancel, directeur général client-exploitation chez SNCF Réseau, l’objectif est avant tout de dissuader toute tentative de vol. «Quand le cours du cuivre augmente, les vols de métaux augmentent», souligne Christophe Bouteille, tout en précisant que ces infractions ont globalement diminué au cours des quinze dernières années. La SNCF investit chaque année environ 100 millions d’euros pour surveiller ses voies ferrées, dont 20 millions consacrés aux seules opérations de sûreté. Caméras, capteurs et renseignements humains complètent le dispositif technologique.

Les vols de métaux ne concernent pas uniquement la SNCF. Orange, le gestionnaire du réseau haute tension RTE, les chantiers de BTP et les exploitations agricoles sont également touchés. En 2024, environ 2 100 vols de cuivre ont été recensés en France, et plus de 200 auteurs ont été interpellés entre janvier 2023 et octobre 2024, selon le ministère de l’Intérieur.