
Alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé de nouveau locataire à Matignon, la préparation du projet de loi de finances (PLF) 2025 a pris un retard considérable. Ce texte législatif obligatoire, particulièrement énorme et complexe, doit être déposé au Parlement au plus tard le premier mardi d'octobre, soit le 1er octobre cette année. Auparavant, il doit avoir été présenté en Conseil des ministres, et avant cela encore avoir reçu les avis du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) et du Conseil d'Etat. Après le débat à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de finances doit avoir été adoptée, promulguée et publiée avant le 1er janvier suivant.
Et faute de nouveau gouvernement, c'est le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, qui s’apprête à structurer toute l’architecture du budget pour 2025. Mercredi 14 août, un porte-parole du Premier ministre a annoncé l’envoi imminent des lettres plafond qui fixent les enveloppes de chaque ministère. Les conseillers de Gabriel Attal avaient pourtant assuré, la semaine dernière, qu’aucun calendrier n’avait été fixé pour l’envoi de ces fameuses lettres, rappelle Libération le 15 août.
Aucune obligation constitutionnelle
Ces missives fixent le montant de ldes crédits et effectifs alloués à chaque ministère. Cette année, alors qu'un effort d'économies de 10 milliards d'euros leur est demandé, les ministres attendent fébrilement. Ces missives ne relèvent d’aucune obligation constitutionnelle. Elles sont simplement une pratique administrative, précise à l’AFP une source au sein de l’exécutif. Mais dans un contexte politique et économique très tendu, cet envoi provoque des remous.
Un serrage de ceinture qui pourrait être remis en cause par un gouvernement dominé par le Nouveau Front populaire arrivé en tête lors des législatives anticipées. En effet, comme l'expliquait fin juillet à nos confrères du HuffPost le président LFI de la Commission des Finances, Eric Coquerel, les lettres plafond pourront être entièrement refaçonnées par un Premier ministre issu d’une nouvelle majorité même s'il concède que «ce n’est pas un exercice fréquent, ni un exercice banal».


















