Rouges à lèvres à deux euros, fonds de teint « inspirés » de grandes marques ou parfums à bas prix : les consommateurs semblent de plus en plus séduits par les dupes cosmétiques. Mais derrière ces bonnes affaires, souvent repérées sur des sites peu fiables ou auprès de vendeurs à la sauvette, se cachent beaucoup de dangers, notamment sanitaires. Selon TF1, ces produits échappent en effet à toute régulation européenne, et peuvent contenir des substances toxiques, voire interdites. Une enquête menée en mars 2025 par le cabinet C-Ways pour la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) révèle en effet que 31% des Français ont acheté un produit de beauté contrefait sur l’année écoulée, et que 96% d’entre eux ignorent totalement les risques encourus.

Et c'est justement ce flou qui inquiète les professionnels du cosmétique. « Ces produits peuvent contenir des ingrédients toxiques et des allergènes non déclarés qui présentent une réelle menace pour les consommateurs », alerte Emmanuel Guichard, délégué général de la FEBEA. De son côté, le Bureau européen des unions de consommateurs a analysé plus de 200 produits vendus sur la plateforme Temu : 81% étaient non conformes à la réglementation européenne. Certains produits cosmétiques étiquetés « sans silicone » en contenaient pourtant, tandis que d’autres affichaient des listes d’ingrédients erronées.

Prison et amendes à la clé

Acheter ou même détenir un cosmétique contrefait peut avoir de lourdes conséquences, même pour les particuliers. En France, ces faits sont passibles de trois ans de prison et de 300.000 euros d’amende. Et si l’achat est effectué via un site de vente en ligne ou en bande organisée, la peine peut alors grimper jusqu’à sept ans de prison et 750.000 euros d’amende. En 2023, les douanes françaises ont par exemple intercepté plus de 642.000 parfums contrefaits, soit six fois plus qu’en 2020, selon un communiqué officiel.

Pour Valérie Brochet, haut fonctionnaire de la Direction générale des douanes interrogée par Femme Actuelle, il faut éviter tout produit sans coordonnées claires de vendeur, avec un emballage suspect ou une étiquette incomplète. Son conseil : privilégier systématiquement les revendeurs professionnels et les boutiques officielles.