
2026 sonne déjà comme la troisième année de mise en œuvre de la Loi de programmation militaire (LPM) qui court jusqu’en 2030. C’est dans ce cadre que la nouvelle ministre des Armées planche déjà sur le projet de budget pour la défense. Dans un contexte qui «ne cesse de se complexifier, engendrant un degré d'incertitude et de risque comme notre pays n'en a pas connu dans les décennies récentes», Catherine Vautrin a souhaité lors d’une audition sénatoriale que les armées restent dans la course, résume BFMTV.
D’autant que dans le même temps, le chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, a demandé aux armées de se tenir «prêtes à un choc dans trois, quatre ans» qui pourrait revêtir la forme d’un «test», ajoutant que ce test existait «déjà sous des formes hybrides - mais peut-être (quelque chose de) plus violent». Des propos qu’il avait déjà tenus le 22 octobre dernier. Devant les députés de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale, le chef d'état-major de l'armée de Terre avait lui affirmé que la France était «prête à déployer des forces dans le cadre de garanties de sécurité, le cas échéant au profit de l'Ukraine».
Un niveau de stock de munitions «trop faible»
Plus globalement, selon BFMTV, Catherine Vautrin a dressé la liste de huit domaines prioritaires en 2026 afin «d'accélérer les capacités les plus critiques pour faire face à un engagement majeur». Si la défense sol-air a été évoquée, tout comme la guerre électromagnétique, l’espace ou le renseignement, la ministre des Armées a mis l’accent sur les munitions : «Le niveau des stocks est trop faible. Au-delà de l'enjeu financier, la question des capacités de production de nos entreprises de défense se pose», a-t-elle précisé.
Selon Catherine Vautrin, l’effort porté sur les munitions doit être «important» à hauteur de 7,3 milliards d’euros. Parmi les munitions à compléter, il y a par exemple les «drones-kamikazes» très largement utilisés sur le front ukrainien. Les commandes devraient porter essentiellement sur les missiles moyenne portée et sur le missile air-air de longue portée Meteor. Autre secteur à disposer d’une enveloppe de taille : l’innovation. 1,3 milliard d’euros seront consacrés aux études de développement ou au soutien aux entreprises (PME-PMI), détaillent nos confrères.
Augmentation du budget du renseignement
La défense sol-air bénéficiera de 900 millions d’euros, quand l’intelligence artificielle se verra octroyer 400 millions d’euros en 2026. Parmi les éléments à développer figurent par exemple le projet Pendragon, unité robotisée de l’armée de Terre. Enfin, les drones et les robots pourront compter sur une enveloppe de 600 millions d’euros, alors que le renseignement verra ses budgets augmenter substantiellement, à savoir 15% de plus pour la DGSE, 11% pour la Direction du renseignement militaire et 5% supplémentaires pour la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense.



















