Jeudi 3 novembre 2016, Emmanuel Macron est invité par Mediapart à débattre de la question des chauffeurs Uber. Agacé des attaques lancées par les détracteurs de l’entreprise américaine arrivée en France quatre ans plus tôt, il aura cette phrase moulte fois commentée : "ces jeunes de quartiers embauchés par Uber, ils travaillent certes jusqu’à 60 heures - 70 heures par semaine pour toucher le Smic, mais c’est mieux que de rester dans leur cité à ne rien faire". Avouant dans la foulée la défaite des pouvoirs publics à créer de l’emploi dans les quartiers populaires, Emmanuel Macron hisse ainsi Uber comme la solution contre la fatalité du chômage.

Bien sûr, l'entreprise ne peut pas à elle seule résoudre cette problématique socio-économique que des décennies d’hommes et de femmes politiques n’ont pas réussi à endiguer. Mais a-t-elle vraiment permis à créer de l’emploi et surtout à sortir ces jeunes de la précarité ?

Des centaines de chauffeurs Uber témoignent

"Les promesses d’Uber en termes de création d’emplois n’ont pas été tenues", a soutenu Sophie Bernard, professeur de sociologie à l’université Paris Dauphine, lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur l’ubérisation en 2021. "Uber n’a fait que déplacer des travailleurs déjà précaires vers un autre type d’emploi tout aussi précaire, et n’a pas fait baisser les chiffres du chômage."

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