Une chaleur écrasante. Paris et quinze départements, dont ceux d’Ile-de-France et du Centre-Val de Loire, étaient placés en vigilance rouge depuis midi par Météo-France. Le niveau 4 du plan canicule a été activé à Paris : parcs ouverts la nuit, piscines en horaires élargis, aides renforcées pour les personnes vulnérables. La tour Eiffel a dû fermer son sommet.

«Les fortes chaleurs frappent d’abord les plus fragiles : nos aînés, nos enfants, les personnes vulnérables ou isolées», a rappelé Emmanuel Macron sur X, appelant à la solidarité. Face à la situation, François Bayrou, Premier ministre, a annoncé l'adaptation des horaires de travail, la suspension des tâches pénibles et l’aménagement des postes. Près de 1 900 établissements scolaires sont partiellement ou totalement fermés, soit 3% du total national.

En cas de fortes chaleurs, le Code du travail impose aux employeurs plusieurs mesures de prévention. Ces dispositions ont été renforcées par un décret publié au Journal officiel le 1er juin. Les mesures prévues s’appliquent à compter du 1er juillet et visent à protéger les salariés contre les risques liés à la chaleur tels que «la dégradation des conditions de travail, les accidents du travail, la fièvre, la migraine, les crampes, la déshydratation, les coups de chaleur…», liste le ministère du travail.

L’employeur doit-il aménager les conditions de travail en cas de canicule ?

Les employeurs doivent prendre des mesures en fonction du déclenchement des seuils de vigilance météorologique par Météo-France : vert (pas de vigilance particulière), jaune (pic de chaleur), orange (période de canicule) et rouge (période de canicule extrême). Selon la vigilance météorologique, les patrons doivent faire évoluer l’organisation du travail, aménager les postes et les tenues de travail et garantir un accès à l’eau potable fraîche. Sur ce dernier point, l’employeur doit fournir au moins trois litres d’eau par jour par travailleur dès lors que l’eau courante n’est pas disponible.

Ainsi, en cas de vigilance jaune, orange ou rouge, votre patron doit adapter les horaires de travail afin de limiter la durée et l’intensité de l’exposition à la chaleur. Il doit mettre en œuvre des moyens techniques afin de réduire le rayonnement solaire sur les surfaces exposées ou pour prévenir l’accumulation de chaleur dans les locaux de travail au moyen par exemple de ventilateurs ou de brumisateurs. L’aménagement et l’agencement des lieux et postes de travail doivent être repensés afin de protéger au mieux les salariés.

L’employeur doit également s'assurer que les choix d’équipement de travail permettent de maintenir une température corporelle stable pour les salariés et leur fournir des équipements de protection individuelle afin de se protéger des effets des rayonnements solaires. Votre patron doit obligatoirement s’assurer de l’information et de la formation de ses salariés sur les risques en cas de fortes chaleurs ainsi que sur les symptômes annonçant un coup de chaleur.

Par ailleurs, le décret prévoit que l’employeur prenne en compte la santé des travailleurs «particulièrement vulnérables aux risques liés à l’exposition aux épisodes de chaleur intense» comme les femmes enceintes ou les travailleurs âgés. La direction doit adapter les mesures de prévention afin d’assurer la protection de la santé de ce public. Notez qu’en cas de canicule (alerte orange ou rouge), les salariés des entreprises du BTP peuvent bénéficier d’un arrêt de travail couvert par le régime de chômage intempérie. Ils sont donc indemnisés. En parallèle, si un salarié a un «motif raisonnable» de penser que ses conditions de travail représentent un danger grave et imminent pour sa santé, il a le droit de quitter son poste : c’est ce qu’on appelle le droit de retrait.