
Le projet de budget pour 2025, qui sera dévoilé le 10 octobre, prévoit un effort de 60 milliards d'euros pour redresser les finances publiques, dont un report de l'indexation des retraites sur l'inflation. Concrètement, cela signifie que les montants des retraites ne vont pas augmenter automatiquement au 1er janvier, mais six mois plus tard, au 1er juillet. Le ministère du Travail évoque une économie de 4 milliards d'euros. La question se pose dès lors : jusqu’où le nouveau gouvernement est-il prêt à aller pour faire des économies ?
Dans une interview publiée dans La Tribune Dimanche, le Premier ministre Michel Barnier a répondu aux inquiétudes suscitées par le gel temporaire des pensions de retraite. Face aux préoccupations, il a rappelé que cette mesure était selon lui nécessaire et que des ajustements pourraient être envisagés par les parlementaires s’ils proposent des alternatives. «Je vois bien que le gel provisoire des pensions de retraite génère du mécontentement. […] Cela reste néanmoins un effort raisonnable qui traduit cet effort collectif, partagé. Les parlementaires ont la possibilité, comme sur d’autres sujets, de faire évoluer le texte, à condition de trouver des économies équivalentes, à hauteur de 4 milliards d’euros.»
Fusionner plusieurs prestations sociales
Le locataire de Matignon a également abordé la question des prestations sociales, en assurant que leur revalorisation prévue pour avril 2025 serait maintenue. Les bénéficiaires du RSA, des allocations familiales, de la prime d’activité, de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), ou encore de la prime d’accueil du jeune enfant (Paje), ne subiront donc pas de gel comme certains craignaient. Concernant les retraités les plus modestes, le Premier ministre a annoncé que le montant de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) sera bien revalorisé dès le 1er janvier 2025, contrairement aux pensions de retraite de base dont l’augmentation a été reportée à juillet.
Michel Barnier a aussi réitéré son projet de création d’une «allocation sociale unique» qui «fusionnera plusieurs prestations sociales et garantira que les personnes au travail gagnent systématiquement plus que les autres». En matière de lutte contre la fraude sociale, il a également confirmé son souhait de «sécuriser les cartes Vitale en les adossant aux cartes d’identité numérique». Enfin, le chef du gouvernement a refusé de prendre clairement position sur la possible suppression de l’aide médicale d’État (AME) et des aides destinées à l’apprentissage. Pour ces deux sujets épineux, Michel Barnier préfère renvoyer dos à dos les parlementaires ou ses propres ministres; à charge pour eux de faire des propositions.

















