La France est le deuxième plus gros consommateur de benzodiazépines en Europe, derrière l'Espagne. L'an dernier, neuf millions de Français ont été traités avec ces anxiolytiques, tels que Xanax, Imovane, Lexomil ou Temesta, généralement prescrits contre l’anxiété, le stress ou l’insomnie. Or, ce jeudi 10 avril, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte sur les risques liés à la prise de ces médicaments. 40% des personnes sous traitement de benzodiazépines le sont sur des durées non conformes, prévient-elle, comme le relaie Franceinfo.

Dans une campagne de sensibilisation au bon usage des médicaments benzodiazépines, l'ANSM cible deux tranches d'âges, les 18-25 ans et les plus de 65 ans. Selon les autorités sanitaires, près de 3,6 millions de Français consomment ces médicaments sur des durées trop longues, et les premiers concernés sont les personnes âgées de plus de 65 ans. Ces dernières «représentent environ la moitié des patients chez qui des benzodiazépines sont prescrites», indique à France Inter Philippe Vella, directeur médical à l'ANSM. Elles représentent «la majorité des patients chez qui on observe une prescription non conforme en termes de durée».

Somnolence, perte de mémoire, dépendance…

Les benzodiazépines sont des molécules qui agissent sur le système nerveux central. Cependant, en cas de dépassement des doses, les patients s'exposent à des effets indésirables, tels que la somnolence, la perte de mémoire, la dépendance voire un risque accru de chute chez les personnes âgées. L'ANSM rappelle que pour l'anxiété, la durée de traitement doit être la plus courte possible et ne doit pas dépasser les trois mois, et pour l'insomnie, elle ne doit pas excéder les trois semaines. Des recommandations que bon nombre de consommateurs ignorent.

Afin de sensibiliser les plus jeunes, l'ANSM collabore avec des youtubeurs et a signé un partenariat avec Instagram et TikTok, soulignent nos confrères. Par ailleurs, Philippe Vella insiste également sur «l'importance de programmer une deuxième consultation rapidement après la première, d'anticiper l'arrêt du traitement, et d'évoquer le sujet avec le patient». L'ANSM est en outre favorable à des prescriptions de courtes durées, en limitant le nombre de cachets dans les boîtes.