
Sommaire
- Qu'est-ce que l’agroécologie ?
- Depuis quand existe l'agroécologie ?
- Qu'en est-il de l'agroécologie en France ?
- Quels sont les grands principes de l’agroécologie ?
- Quel est le but de l'agroécologie ?
- Quelles sont les pratiques agroécologiques ?
- Quels sont les avantages et les inconvénients de ce mode de production agricole ?
Qu'est-ce que l’agroécologie ?
Définition
L’agroécologie, contraction d'agriculture et écologie, « est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes », selon la définition du ministère de l’Agriculture.
Une forme d'agriculture qui préserve la nature
En d'autres mots, l'agroécologie revient à observer le fonctionnement de la nature afin de développer des modes de production agricoles qui préservent les écosystèmes et assurent leur renouvellement. Elle est une alternative au modèle agricole « conventionnel » dont certains aspects portent atteinte à l’environnement sans assurer à tous les producteurs des revenus suffisants.
Depuis quand existe l'agroécologie ?
Le terme agroécologie est employé dès la fin des années 20 par un agronome américain, Basil Bensin. En tant que science appliquant les principes de l'écologie à l'agriculture, elle continue à se développer au cours des années 60. Les travaux d'agronomes et d'écologues étudiant les systèmes agricoles de l'Amérique latine dans les années 70 servent de base à l’essor de l’agroécologie à travers le monde. Chercheurs, agronomes, biologistes travaillent ensemble afin de concevoir des systèmes de production préservant les ressources naturelles.
Qu'en est-il de l'agroécologie en France ?
Les pionniers de l'agroécologie en France
En France, on peut citer plusieurs pionniers de l'agroécologie, Georges Toutain, agronome spécialiste de l'agriculture oasienne, Dominique Soltner, ingénieur agricole et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, ou encore l'écrivain et philosophe Pierre Rabhi. Tous prônent un rapprochement entre agrosystèmes et écosystèmes afin de produire dans le respect de la nature. Il faudra toutefois attendre le début des années 2000 et la tenue du Grenelle de l’environnement pour que naisse véritablement la réflexion d'une politique agroécologique en France.
Inscription de l'agroécologie dans les politiques agricoles françaises
En 2012, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll commande un rapport sur l’agroécologie à Marion Guillou (ex-PDG de l'INRA). Un an plus tard, elle publie le premier grand projet agroécologique pour la France. En 2014, la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt inscrit l'agroécologie dans les politiques agricoles françaises.
Quels sont les grands principes de l’agroécologie ?
Sobriété énergétique, protection de la biodiversité et de l'environnement, réduction de l'usage des engrais de synthèse...
L'agroécologie repose sur la résilience et l’autonomie du système de production agricole. Parmi les 10 principes reconnus par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, on peut citer :
- protéger la biodiversité ;
- favoriser la sobriété énergétique ;
- former les agriculteurs aux systèmes de production préservant les écosystèmes ;
- préserver l’eau et les ressources naturelles dans leur ensemble ;
- développer des fermes viables et vivables ;
- réduire l’usage de ressources sensibles (engrais, produits phytosanitaires, etc.) ;
- mettre en place des mesures pour faire face à la vulnérabilité des exploitations au changement climatique.
Quel est le but de l'agroécologie ?
Limiter le changement climatique
Le but de l'agroécologie est de faire progresser la performance économique, environnementale et la qualité sociale des systèmes de production. Elle participe activement aux objectifs de développement durable prônés par les grandes instances internationales. En pratique, elle tend à limiter la pression de la filière agricole sur l’environnement. Notamment en :
- réduisant les émissions de gaz à effet de serre,
- limitant le recours aux produits phytosanitaires (pesticides, herbicides, fongicides...),
- réintroduisant de la diversité dans les systèmes de production agricole.
Être une alternative durable et rentable au modèle agricole actuel
L'agroécologie a aussi pour objectif d'être une alternative durable et rentable au modèle agricole conventionnel, à travers :
- la formation des agriculteurs à produire autrement dans le respect de l'environnement,
- la mutualisation des savoirs traditionnels agricoles et des innovations scientifiques,
- la mise en place d'aides de l'État et de l'Union européenne pour financer en partie la modification des systèmes d'exploitation et l'intégration d'innovations techniques.
Quelles sont les pratiques agroécologiques ?
Des pratiques centrées sur la transition écologique de l'agriculture
Face aux enjeux mondiaux liés à la sécurité alimentaire, au réchauffement climatique, à la préservation de la biodiversité et à la raréfaction des ressources naturelles, l’agroécologie apparaît comme une solution porteuse d'avenir. Elle mobilise plusieurs leviers permettant de maintenir la production agricole tout en limitant le recours aux pesticides et engrais de synthèse et en protégeant les sols ainsi que les ressources en eau.
Paillage, pâturage, réduction de l'usage des pesticides et engrais... exemples de pratiques agroécologiques
Parmi ces pratiques, on peut citer :
- le bocage (plantation de haies et de lisières de bois autour des parcelles propices au confort des animaux, à la qualité de l'herbe et de l'eau) ;
- le semis sous couverture végétale (absence de travail du sol protégé par une couverture végétale) pour réduire l’érosion et le travail du sol ;
- l’implantation de plantes complémentaires et moins sensibles au manque d'eau dans les cultures ;
- le paillage (couvrir le sol situé autour des plantes et végétaux cultivés) afin de limiter l'évaporation et de réduire l'arrosage ;
- la rotation sans apport d’engrais pour améliorer la fertilité du sol ;
- le pâturage dans les vergers ;
- la régulation naturelle des ravageurs (chenilles, pucerons, limaces...) par leurs prédateurs naturels (araignées, punaises, coccinelles...) pour limiter l'usage des pesticides ;
- la conduite des cultures d’été en sec, la réduction des intrants (engrais, pesticides, additifs...).
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce mode de production agricole ?
De nombreux avantages
L’agroécologie est un mode de production agricole qui revêt de multiples avantages. Par exemple :
- la réparation des sols abîmés ;
- la protection de la biodiversité et des plantes sauvages ;
- l'amélioration de la résistance de l’environnement au changement climatique ;
- la réduction de la consommation en eau ;
- la réduction de la dépendance aux produits chimiques ;
- la protection naturelle des cultures et la réhabilitation de variétés locales ;
- la promotion d'une croissance économique soutenue, inclusive et durable ;
- des régimes alimentaires durables et sains ;
- atténuation du changement climatique et de ses impacts.
Certains inconvénients dans sa mise en place
Cependant, certains obstacles peuvent venir freiner la mise en place de l'agroécologie. Par exemple, lors du passage d’un modèle agricole conventionnel à un modèle agroécologique, les rendements peuvent baisser temporairement, notamment au cours des premières années. De plus, les systèmes agroécologiques sont souvent plus exigeants en main-d’œuvre et en suivi technique. Enfin, les politiques publiques sont encore trop insuffisantes pour permettre à l'ensemble des agriculteurs de modifier leur mode de production.



















