Xiaomi 14T Pro VS Google Pixel 9 : on compare deux photophones premium

Lancé en 2024, le 14T Pro a toujours des arguments, à commencer par sa partie photo conçue en partenariat avec le monstre du domaine, Leica. En face le Pixel 9 peut compter sur la puissance de traitement par IA de son papa Google pour produire ses images. Tous deux bien designés et bien équipés, ils se positionnent en début de haut de gamme avec des tarifs qui demeurent encore "raisonnables". Du moins, plus que les fers de lances des deux constructeurs.

Dans ce comparatif, nous passons en revue tous les critères de choix afin de déterminer le modèle qui mérite une place dans votre poche. Pour une vision plus globale du marché, n'hésitez pas à feuilleter notre sélection des meilleurs smartphones.

Design : identité affirmée VS sobriété efficace

Le smartphone chinois adopte une apparence sobre, élégante, mais classique. Son dos plat métallisé affiche une finition convaincante avec une tendance à retenir les traces de doigts cependant. La prise en main est agréable pour un modèle de cette taille, grâce à ses tranches en aluminium. Il pèse 209 g, ce qui n'en fait pas vraiment un poids plume. Enfin, son imposant carré logeant les trois optiques à l'arrière ne laisse aucun doute sur ses ambitions photographiques.

De son côté, le Pixel 9 affirme davantage son identité visuelle avec un dos en verre caractéristique traversé par une capsule oblongue abritant les optiques. Ses tranches verticales en aluminium coloré lui donnent un caractère affirmé et moderne. Plus compact, avec 198 g contre 209 g pour le Xiaomi, il est agréable à prendre en main sans être trop imposant et dégage une impression vraiment premium. Bien plus que son concurrent.

Grâce à un design plus audacieux et travaillé, Google s'impose dans cette catégorie. Xiaomi 14T Pro (0 - 1) Google Pixel 9.

Connectique : petit avantage pour Google

Les deux appareils font quasiment carton plein en matière de connectivité sans fil. Tous deux disposent de la 5G et du Wi-Fi 7 avec accès à la bande 6 GHz. Ils permettent un débit théorique maximal de 46 Gbps (gigabits par seconde). Le Xiaomi 14T Pro a droit à du Bluetooth 5.4, tandis que son rival se cantonne à la norme 5.3. Les deux modèles prennent en charge LE Audio, le codec LC3 et le protocole Auracast. Côté stockage, avantage au Xiaomi avec ses 256 Go minimum, contre 128 ou 256 Go pour le Pixel. Aucun ne propose d'extension pour carte microSD, seuls les modèles d'entrée de gamme le font désormais (et encore).

La différence entre les deux concerne la norme USB-C : Xiaomi reste en USB 2.0 (débits théoriques jusqu'à 480 Mbit/s), alors que le Pixel 9 intègre un port USB-C 3.2 autorisant une vitesse de transfert maximale théorique de 20 Gbit/s. Cette différence peut avoir son importance si vous transférez régulièrement des fichiers via un câble. Cela permet aussi d'utiliser la connexion comme câble vidéo pour brancher l'appareil à un moniteur.

Grâce à son USB plus moderne, Google marque ici un point supplémentaire. Xiaomi 14T Pro (0 - 2) Google Pixel 9.

Ecran : deux dalles exemplaires

Xiaomi fait le choix d’une dalle AMOLED (1220 x 2712 pixels) de 6,67 pouces, protégée par un traitement Corning Gorilla Glass 5 assez solide. Selon nos mesures en laboratoire, il délivre un excellent pic lumineux en HDR à 1566 cd/m², ainsi qu’une excellente fidélité des couleurs, la dérive moyenne étant de 1,99 (en-dessous de 3, l'oeil ne la voit pas). Par ailleurs, la fréquence de rafraîchissement peut être réglée à 60 ou 120 Hz, et grimpe jusqu’à 144 Hz en jeu.

Le Pixel 9 propose également une très belle prestation avec son écran OLED (1080 x 2424 pixels) plus compact de 6,3 pouces et protégé par un revêtement Corning Gorilla Glass Victus 2. Le pic lumineux en HDR atteint 1 841 cd/m2 et sa dérive de couleurs est toujours en-dessous de 3, à 2,32. Cela traduit donc une excellente fidélité des couleurs également.

Les deux écrans sont excellents, difficile de trancher. Égalité sur cette catégorie. Xiaomi 14T Pro (0 - 2) Google Pixel 9.

Performances : MediaTek vs Tensor

Équipé du Dimensity 9300+ de MediaTek, épaulé par 12 Go de RAM, le 14T Pro est à l’aise dans toutes les situations. Il offre une fluidité remarquable et gère efficacement les jeux exigeants. Attention toutefois : lors de sessions prolongées, une légère chauffe peut survenir, accompagnée d’une réduction des performances (throttling). En outre, la firme s’améliore en intégrant de plus en plus de fonctionnalités d’IA, comme la gomme magique ou Circle To Search.

Le Pixel 9, propulsé par le Tensor G4 de Google et 12 Go de RAM, met l’accent sur l’intelligence artificielle pour les tâches du quotidien. En jeu, il est un peu moins performant sur les titres gourmands et chauffe lui aussi légèrement. Sa puissance brute est bien inférieure à celle du Dimensity 9300+, selon nos tests sur Geekbench 6. Cela ne se verra pas au quotidien sur les tâches légères mais plutôt sur les tâches exigeantes (traitements d'image, jeux...).

Si Google se démarque avec son intégration poussée de l'IA, Xiaomi se rattrape avec une plus grande puissance de calcul. Xiaomi 14T Pro (1 - 2) Google Pixel 9.

Photos : le savoir-faire Leica contre la maîtrise Google

Le Xiaomi 14T Pro propose trois modules photo : un grand-angle de 50 Mpx (équivalent 23 mm, f/1.7), un ultra grand-angle de 12 Mpx (15 mm, f/2.2) et un téléobjectif de 50 Mpx (60 mm). Le grand-angle, comme souvent, se montre le plus performant. Les clichés offrent un excellent piqué (niveau de netteté d'une image) et un très bon niveau de détails. La gestion de l'exposition est maîtrisée et, même en basse lumière, les photos restent largement exploitables avec des couleurs bien restituées. L’ultra grand-angle est également bon, corrigeant bien les déformations optiques, mais présente un manque de netteté sur les bords et une tendance à dorer les couleurs et les sources lumineuses. Enfin, le téléobjectif, bien qu’un peu moins précis et présentant un lissage parfois excessif, reste globalement satisfaisant. En basse lumière, les teintes dorées sont mieux contrôlées que sur l’ultra grand-angle. Le traitement logiciel reste visible mais raisonnable.

En face, Google mise sur deux modules seulement : un grand-angle de 50 Mpx (25 mm, f/1.7) et un ultra grand-angle de 48 Mpx. L'objectif principal délivre des photos au piqué remarquable, à l’exposition impeccable et aux couleurs très justes. Même en conditions de faible luminosité, la perte de détails reste limitée. L’ultra grand-angle se montre lui aussi convaincant, avec un bon piqué, des couleurs fidèles et un contraste nuancé. On note simplement un lissage un peu trop prononcé, mais rien de méchant. Contrairement à certaines marques concurrentes, Google et Xiaomi ont depuis plusieurs années adopté une approche raisonnable de la photo mobile, évitant les capteurs trop définis, avec trop de pixels (ce qui empêche de capter correctement la lumière) et les traitements numériques trop agressifs. Et c'est une très bonne chose, puisque leurs smartphones sont généralement excellents en photo.

Les deux smartphones proposent de solides prestations photographiques. Toutefois, on donne le point à Xiaomi pour son optique en plus, qui donne plus de possibilités créatives. Xiaomi 14T Pro (2 - 2) Google Pixel 9.

Autonomie : deux approches, deux réussites

Avec 18h55 mesurées sur notre test de lecture vidéo 4K, le 14T Pro offre une autonomie correcte, sans être exceptionnelle. Cependant, c’est surtout sa vitesse de charge extrêmement rapide qui impressionne : 100 % en environ 30 minutes (avec le bon chargeur). Difficile d'en attendre plus.

Le Pixel 9 affiche une endurance nettement supérieure (23h55), grâce à une meilleure optimisation. Cependant, sa vitesse de recharge, limitée à 27 W, est moins convaincante : il faut 36 minutes pour atteindre 50 % et 100 minutes pour une charge complète.

Malgré une recharge bien plus lente, on accorde le point au Pixel 9 pour sa meilleure autonomie, critère plus important que la vitesse de charge selon nous. Xiaomi 14T Pro (2 – 3) Google Pixel 9.

Réparabilité : Google se montre plus sérieux

Le Xiaomi 14T Pro obtient un très bon indice de réparabilité (8,1/10) et bénéficie de la certification IP68 ce qui le rend totalement étanche à l'eau. Le smartphone semble facilement démontable, mais les outils nécessaires sont difficiles à se procurer. La durée de disponibilité des pièces détachées de la liste 2 (celles qui cassent le plus souvent) est notée 10/10, tout comme le rapport entre le prix de ces pièces et celui de l’équipement neuf. En revanche, on regrette que les éléments de la liste 1 (ceux nécessaires au bon fonctionnement du produit mais cassent moins) aient été complètement oubliés, ce critère écopant d’un zéro pointé. Côté logiciel, Xiaomi promet cinq ans de mises à jour. Pas mal, mais peut mieux faire.

Le Pixel 9 affiche un indice de réparabilité légèrement inférieur à celui du Xiaomi (7,6/10 à sa sortie, relevé ensuite à 8,7/10), mais se distingue par ses sept ans de mises à jour logicielles garanties (pour rappel, ce chiffre est un peu la durée de vie max de votre appareil, puisqu'au-delà, la sécurité du téléphone n'est plus assurée par le constructeur). Il bénéficie du verre Gorilla Glass Victus 2, assurant une bien une meilleure robustesse que le Gorilla Glass 5. Comme chez Xiaomi, l’appareil n’est pas facile à démonter soi-même et les outils nécessaires restent difficiles à obtenir. En revanche, Google propose un suivi matériel exemplaire : la durée de disponibilité des pièces des listes 1 et 2, ainsi que leur rapport prix/équipement neuf, sont notés 10/10. En outre, détail important, Google est l'un des rares constructeurs à proposer des pièces détachées officielles à l'achat, cela via un partenariat avec les experts d'iFixit, site de référence en réparabilité, qui propose également les tutoriels nécessaires aux réparations courantes.

Google remporte cette manche de très loin. Xiaomi 14T Pro (2 - 4) Google Pixel 9.

Rapport qualité/prix : Xiaomi un peu plus abordable

Le Pixel 9 est affiché à 899 € pour 128 Go, mais on le trouve souvent autour des 700 €. Le Xiaomi 14T Pro coûte moins cher en théorie mais dans la pratique, on trouve surtout la version 512 Go désormais dans le commerce, à un prix de 900 euros environ (il existe aussi une déclinaison 1To). Comptez 800 euros pour la version 256 Go chez Google. En réalité, mieux vaut éviter les déclinaisons 128 Go, trop justes en espace de stockage.

Ainsi, en matière de rapport qualité/prix, on donne l'avantage à Xiaomi malgré son tarif un peu plus élevé. Xiaomi 14T Pro (3 - 4) Google Pixel 9.

Verdict : victoire du Pixel 9

Le Google Pixel 9 remporte ce match avec un score final de 4 à 3 face à un Xiaomi 14T Pro qui se défend très bien. Le smartphone de Google s’impose grâce à une prestation globale plus équilibrée, avec un design plus premium, une connectique un peu plus moderne et surtout, une réparabilité et une durabilité sans commune mesure. Toutefois, Xiaomi n’a pas à rougir : son téléphone reste une excellente alternative grâce à son écran remarquable, ses performances photo et son processeur plus puissant, mais il sera à réserver aux utilisateurs nécessitant beaucoup d'espace de stockage étant donné sa disponibilité actuelle, en 512 Go minimum.

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