Si le Xiaomi 14 incarne le haut de gamme des smartphones du géant chinois au même titre qu’un Galaxy S24 ou un iPhone 16, le 14T Pro se situe légèrement en dessous. En petit frère, il aligne une autre proposition, qui cherche le juste compromis entre configuration haut de gamme et prix plus abordable. Et afin de faire la différence, Xiaomi compte sur son partenariat avec Leica. De quoi asseoir une partition photographique solide, surtout de nuit. Comme il se doit, une dose d’IA s’ajoute à tout cela… Une réussite ? Afin de choisir le smartphone qui vous correspond le mieux, n'hésitez pas également à feuilleter notre guide des meilleurs smartphones.

Design : simple et efficace (4/5)

Le 14T Pro s’inscrit évidemment dans la famille des Xiaomi 14 avec un design sobre, qui partage les mêmes codes. Il est pourvu d’un dos plat aux bords incurvés et à la finition métallisée. La texture prend cependant bien les traces de doigts. La finition est bonne sans toutefois atteindre celle de son frère vraiment haut de gamme.
Avec des coins agréablement arrondis, les tranches sont bien verticales, franches. Elles assurent une bonne prise en main, ce qui est un bon point au regard de la grande taille du boîtier. Heureusement, le 14T Pro est plutôt léger. Son poids s'élève à 209 g.

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On retrouve en façade un poinçon centré en haut de l’écran pour la caméra avant, tandis que le lecteur d’empreinte se cache lui sous l’écran en bas. Bonne nouvelle, il est réactif et ne nous a jamais posé problème.

À l’arrière, les optiques des trois modules photo se regroupent en un carré bien tenu, qui dominent assez peu discrètement l’ensemble. Ce n’est pas choquant, au contraire, puisque c'est une façon de revendiquer l’importance de la photo dans cet appareil.

Connectique : tout est là, sauf l'USB 3 (4/5)

Pour ce qui est la connectique, Xiaomi a mis le paquet. La 4G s’acoquine allègrement avec la 5G, pour les meilleurs débits mobiles, tandis que le Bluetooth 5.4 va de pair avec le Wi-Fi 7. On trouve évidemment un module NFC pour le paiement sans contact notamment, tandis que le GPS est bibande pour plus de précision dans le suivi de votre appareil. Il est bien entendu compatible nanoSIM et eSIM.
Vous n’aurez pas la possibilité d’étendre le stockage du 14T Pro.

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Néanmoins, Xiaomi ne se moque pas de vous avec une capacité de stockage minimale de 256 Go. De quoi voir venir si vous n’installez pas trop d’applications ou ne stockez pas trop de photos…

Enfin, évidemment, on trouve un connecteur USB-C, mais 2.0 seulement. C'est le petit défaut de sa connectique.

Ecran : une dalle géante très lumineuse (5/5)

La dalle AMOLED Full HD+ de 6,67 pouces de diagonale en impose. Et Xiaomi a fait en sorte d’avoir tous les atouts en main. Les bordures sont relativement fines et l’écran s’affiche d’emblée comme lumineux. Nous avons ainsi mesuré un maximum de 1 566 cd/m2, ce qui devrait être très largement suffisant pour consulter n’importe quel contenu en plein soleil – même si les reflets peuvent parfois être un peu gênants.
Par ailleurs, la définition Full HD+ de 1 220 x 2 712 pixels est confortable et affiche des noirs parfaits ainsi qu'un contraste réputé infini. La justesse des couleurs est aussi impeccable, une fois qu’on a pris la peine d’activer sRGB dans les Paramètres avancés. En effet, on obtient un Delta E 2000 de 1,99, ce qui est excellent et bien en deçà du seuil de 3 à partir duquel l’œil humain fait la différence entre la couleur de référence et sa représentation à l’écran.

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Le confort tient aussi au fait que le taux de rafraîchissement peut monter jusqu’à 144 Hz dans des jeux, par exemple. Mais en fonction de vos activités et contenus affichés, il aura plutôt tendance à osciller entre 60 et 120 Hz. L’iPhone 16 ferait bien d’en prendre de la graine.

Performances : du haut de gamme qui chauffe un peu (4/5)

Il y a encore quelques années, une puce Mediatek pouvait faire craindre le pire. Mais tout cela est de l’histoire ancienne. Le SoC Dimensity 9300+ est ultra-performant et s’accompagne de 12 Go dans le modèle équipé de 1 To de stockage que nous avons testé. L’interface d’Android est fluide, les applications réactives, les téléchargements rapides et les installations des plus brèves.

Si on le compare au Snapdragon 8 Gen 3, SoC royal de Qualcomm qu’on retrouve dans le Galaxy S24 ou le OnePlus 12, on constate que le SoC de Mediatek n’a pas à rougir et assure de belles performances. On a clairement affaire à une puce haut de gamme.

Les jeux s’exécutent très bien, mais on constatera une tendance à chauffer puis à réduire un peu la voilure. Ce throttling n’est pas réellement problématique, mais mérite d’être signalé pour ceux qui aiment jouer longuement.

Enfin, la puce se sort très bien des tâches d’IA disponibles sur le 14T Pro. La plus récemment ajoutée est la fonction Circle To Search, qui porte bien son nom en permettant de rechercher un élément ou un objet dans une photo. Un classique qu'on trouve chez la concurrence également. Autres désormais classiques, la gomme magique ou la génération d’un complément d’environnement pour une image qu’on souhaiterait recadrer, qui sont rapides et assez efficaces. Mais les contenus créés sont souvent un peu flous. On regrettera enfin que ces fonctions soient bien cachées. Elles gagneraient à être regroupées sous une même bannière, un peu comme Samsung l’a fait avec ses derniers smartphones.

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HyperOS est par ailleurs très plaisant, et à bien des égards proche d’iOS. Il a toutefois un défaut. Il s’accompagne de (trop) nombreuses applications préinstallées (parfois seulement sous la forme d'un raccourci pour les télécharger). Elles n’ont à nos yeux pas de raison d’être dans un smartphone de ce prix. Ce qui est encore excusable sur des appareils de grande entrée de gamme ne l’est pas sur un smartphone premium.

Photos : le bon, le brut et le seyant… (4/5)

En mettant en avant son partenariat avec Leica, Xiaomi s’impose de placer la barre haut sur ses modèles les plus emblématiques. Le 14T Pro n’échappe pas à cette règle et aligne d’ailleurs trois modules. La proposition repose sur un grand-angle, doté d’un capteur 50 Mpx, avec une optique qui ouvre à f/1.7 (équivalent 23 mm). Le 14T Pro bénéficie d’un second module 50 Mpx, pour son téléobjectif (f/1.9, avec une puissance de zoom de x2,6 équivalent 50 mm). L’ultra-grand-angle repose sur un capteur 12 Mpx et une optique équivalent 15 mm, qui ouvre à f/2.2.

Le module principal est impressionnant. Les clichés sont nets et détaillés avec un piqué particulièrement plaisant pour les portraits. Le traitement de la couleur est fidèle et agréable à l’œil, la restitution des variations lumineuses également. Même quand l'éclairage vient à manquer, lumières et couleurs sont bien restituées et le piqué reste bon. Il y a un vrai plaisir à photographier des scènes lors d'une soirée, en intérieur ou extérieur. Bravo sur ce point.

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L’ultra-grand-angle se sort bien des travers habituels de ce genre de focale, avec des déformations optiques bien maîtrisées. On lui reprochera malgré tout un peu de flou en bord d'image. C’est aussi avec cette optique qu’on observe le plus souvent des petits ratés dans la restitution des couleurs et la lumière. Au-delà de la tendance habituelle à dorer les couleurs et sources d’éclairage, on remarque parfois des différences de résultats surprenantes entre deux clichés pris à seulement quelques secondes d’écart. L’un sera mauvais, l’autre tout à fait satisfaisant. Étonnant.

Parlons enfin du téléobjectif, même si une focale équivalent à un 60 mm mérite un peu moins ce nom à nos yeux. Une fois encore, les couleurs sont fidèles, l’exposition bonne. Le piqué n’est pas aussi satisfaisant que sur le grand-angle, et le niveau de détail moins poussé, mais l’ensemble reste bon. En basse lumière, l’apparition des teintes dorées est mieux contrôlée que sur l’ultra-grand-angle, et le lissage un peu trop lourd reste tout à fait acceptable. Le traitement logiciel est visible, mais pas trop. Ce module peut également être utilisé pour réaliser de beaux portraits, un peu plus resserrés. En revanche, difficile de s’en servir pour faire ressortir un détail architectural sur une façade ou un élément lointain.

À cette offre, s’ajoute évidemment la touche Leica, avec des traitements spécifiques des couleurs en photo classique et en portrait, réunis en deux modes. Auxquels s’ajoute une petite quinzaine de filtres qui peuvent donner un cachet seyant à vos clichés.

Autonomie : une bonne performance, une recharge ultrarapide (4/5)

Xiaomi ne rechigne pas à glisser des batteries de grosse capacité dans ses smartphones. Avec ses 5 000 mAh, celle du 14T Pro est plus que conséquente et laisse espérer une belle performance. Néanmoins, lors de notre test d’autonomie en lecture 4K continue, le smartphone de Xiaomi n’a tenu que 18h55. C’est loin d’être mauvais, bien entendu, mais on aurait pu espérer mieux…

En revanche, pour ce qui est de faire le plein, les choses vont vite, très vite. Compatible avec les chargeurs 120 W de la marque, qui ne sont pas fournis pour répondre aux exigences européennes à venir, nous l’avons toutefois rechargé dans le cadre de notre test avec un chargeur 90 W et les résultats obtenus sont déjà bluffants. 50% de charge en tout juste 11 minutes et 100% en trente minutes… Ce n’est plus rapide, c’est fulgurant !

Durabilité/réparabilité : des efforts à faire côté logiciel (3/5)

L'appareil est certifié IP68, ce qui signifie qu’un plongeon accidentel dans une piscine ne devrait pas trop l'abîmer. Il opte aussi pour un verre Gorilla Glass 5, ce qui devrait lui permettre d’encaisser quelques chutes sans casser. Il affiche par ailleurs un indice de réparabilité de 8,1/10, ce qui est très bon et devrait vous assurer la possibilité de le faire réparer assez longtemps et sans vous ruiner.

© Ministère de la transition écologique

Les mises à jour Android seront assurées jusqu’à Android 18, tandis que celles de sécurité devraient être assurées jusqu’en septembre 2029. C'est moins que les meilleurs élèves du domaine. Dommage que Xiaomi n’anticipe pas le nouveau règlement européen comme l’ont fait Google ou Samsung pour leur haut de gamme.

Les meilleures alternatives au Xiaomi 14T Pro

Google Pixel 9, le meilleur en photo

C’est le petit frère des smartphones haut de gamme de Google cette année. Bien fini, endurant, il repose surtout sur une bonne intégration entre logiciel et matériel et une partition photo qui reste très solide.

Samsung Galaxy S24, le meilleur smartphone compact

Il n’y a pas que le S24 Ultra dans la vie. Compact, doté d’une très belle dalle et d’une puce performante, le Galaxy S24 s’est aussi montré endurant, confortable à utiliser, avec une offre photo plus qu’honnête. Et, bien sûr, il y a les nouvelles fonctions dopées à l’IA.

Conclusion

Plaisant en main bien qu'imposant, doté d’un très bel écran, d’un SoC qui assure toute la puissance requise et plus encore, le Xiaomi 14T Pro séduit aussi par sa partition photo plaisante, même de nuit. Elle reste largement perfectible, mais le travail réalisé avec Leica semble avoir porté ses fruits. L’arrivée de fonctions « intelligentes » colle à la tendance croissante et s’avère un ajout plus ou moins enthousiasmant, et parfois très utile. Terminons sur deux regrets. Le premier, l’autonomie qu’on espérait meilleure mais qui demeure bonne, rattrapée par une vitesse de charge impressionnante. Le second, la présence de bloatwares, ces logiciels inutiles dont on aimerait se passer sur un smartphone premium aussi réussi que ce Xiaomi 14T Pro. Car, oui, la promesse est tenue. Malgré tout, le 14T Pro est une jolie réussite à un prix contenu.

Design : 4/5

Connectique : 4/5

Ecran : 5/5

Performances : 4/5

Photos : 4/5

Autonomie : 4/5

Durabilité/réparabilité : 3/5

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