
Sommaire
- Design : tout en finesse, sauf le bloc photo... (4,5/5)
- Connectique : Honor a mis le paquet (5/5)
- Écran : deux dalles excellentes (5/5)
- Performances : attention à la chauffe (4,5/5)
- Photo : toujours un très bon photophone (4,5/5)
- Autonomie : quelle déception ! (3,5/5)
- Réparabilité/durabilité : quelques améliorations (3,5/5)
- Les meilleures alternatives au Honor Magic V5
- Conclusion
Test mis à jour le 08/09/2025 – Suite à un problème avec notre premier exemplaire, nous avons obtenu une nouvelle unité afin de refaire le test d’autonomie. Les résultats avec l’écran interne restent relativement similaires (16 h 26 contre 17 h 06), mais l’endurance sur la dalle externe a nettement progressé, passant de 19 h 50 à 25 h 04. Nous avons donc ajusté les données dans la partie autonomie, sans modifier notre protocole de test. Cependant, malgré ce gain sur l'écran externe, le Honor Magic V5 reste nettement en retrait face à la concurrence et à son prédécesseur lorsqu’il fonctionne sur sa dalle interne.
Après le Magic V3, vient le Magic V5 (si vous vous demandez pourquoi le V4 est passé à la trappe, c'est parce que le chiffre 4 porte malheur en Chine). Il s'agit de la dernière itération du géant chinois Honor sur le segment des pliables au format "livre" (ou "Fold"), c'est à dire un smartphone pouvant se transformer en mini-tablette grâce à un écran interne plus grand. Malgré leur conception ingénieuse, les pliables au format "Fold" se font assez rares en France (et pas que). Quatre acteurs se partagent ce marché dans l'Hexagone. Le pionnier du genre, Samsung, avec son Galaxy Z Fold 7, Huawei et son Mate X6, Google avec le Pixel 9 Pro Fold et Honor avec son Magic V5. Hormis leur capacité à se déplier, tous ont un point commun : un tarif extrêmement élevé, flirtant avec la barre des 2000 €. En arborant un châssis encore plus fin pour des performances revues à la hausse à bien des niveaux, selon la marque, le Magic V5 parviendra-t-il à dominer une nouvelle fois notre classement des meilleurs smartphones pliants, comme le V3 l'année dernière ?
Design : tout en finesse, sauf le bloc photo... (4,5/5)
Le V3 était déjà très fin comparé à la concurrence, mais le V5 l’est encore davantage. Il ne mesure que 8,8 mm d’épaisseur lorsqu’il est plié, et seulement 4,2 mm une fois l’écran interne ouvert. Il peut donc prétendre, à nouveau, au titre de smartphone pliant le plus fin du monde. Évidemment, ces mesures ne tiennent pas compte du bloc photo, encore plus massif cette année. Bien qu’il reflète les ambitions photographiques d’Honor, celui-ci se révèle gênant au quotidien : il est presque impossible d’utiliser l’appareil à plat, et son poids déséquilibre légèrement l’ensemble. L'usage d'une coque pour épaissir l'appareil et réduire l'écart avec le bloc photo nous parait alors indispensable.

Notre unité de test arborait une robe dorée baptisée « Dawn Gold ». Cette teinte joue avec la lumière et offre un rendu différent selon l’angle. C'est plutôt joli. La charnière en acier est annoncée comme capable de résister à environ 500 000 pliages. Quant à l’écran, il combine un cadre en fibre composite à un verre « Giant Rhino Glass » censé être dix fois plus résistant, un chiffre difficile à vérifier avec notre protocole de test.
Quoi qu'il en soit, en dehors du bloc photo proéminent, difficile de reprocher quoi que ce soit au design du V5, extrêmement bien conçu et doté d'une finition très propre.
Connectique : Honor a mis le paquet (5/5)
Le fabricant chinois a doté son pliant des dernières normes en matière de connectivité et de connectique. On retrouve ainsi le Bluetooth 6.0, encore peu démocratisé, mais qui constitue un choix tourné vers l’avenir. Cette norme apporte notamment le Channel Sounding, permettant de calculer la distance entre les appareils connectés avec une précision centimétrique, tout en réduisant la consommation d’énergie. Une fonction utile à l'avenir pour localiser plus facilement un appareil égaré, et pour la sécurité. Evidemment, le LE Audio, donnant accès au codec LC3 et au protocole Auracast, pour diffuser une même source vers plusieurs appareils compatibles, est aussi au rendez-vous.

Comme son prédécesseur, le Magic V5 intègre le Wi-Fi 7, compatible avec les bandes 2,4, 5 et 6 GHz. Le débit théorique atteint 30 Gbit/s, contre 9,6 Gbit/s pour le Wi-Fi 6E. Enfin, le port USB-C 3.1 autorise des transferts allant jusqu’à 10 Gbit/s. Ce n'est pas la dernière norme en date, mais c'est correct. Rien à redire sur la connectivité du V5.
Écran : deux dalles excellentes (5/5)
Le Magic V5 embarque une dalle externe OLED de 6,43 pouces et un écran interne de 7,95 pouces, tous deux équipés de la technologie LTPO (rafraîchissement adaptatif de 1 à 120 Hz). Nos mesures en laboratoire ont donné des résultats excellents. L’écran extérieur affiche un DeltaE 2000 moyen de 2,33 en mode naturel, garantissant des couleurs parfaitement fidèles. Pour rappel, une valeur inférieure à 3 signifie que l’œil humain ne peut plus distinguer de différence entre les couleurs affichées et celles de la source vidéo. Par ailleurs, le pic de luminosité en HDR atteint 2 126,32 cd/m², contre 1 926 cd/m² sur le Magic V3. C'est excellent mais c'est aussi une progression peu significative. Vous pouvez être assuré de n'avoir aucun problème en plein soleil cependant.

Quant à l’écran interne, la fidélité des couleurs est parfaite à nouveau. En revanche, le pic lumineux est moins élevé, avec un maximum relevé à 1 584,72 cd/m². Cela reste très confortable, et du niveau des autres smartphones haut de gamme.
Performances : attention à la chauffe (4,5/5)
Le smartphone embarque la dernière puce haut de gamme de Qualcomm, la Snapdragon 8 Elite, déjà présente sur bon nombre de modèles premium tels que les Galaxy Z Fold 7, S25 Ultra ou encore le Xiaomi 15 Ultra. Le Magic V5 dispose de 16 Go de RAM en standard, extensibles à 32 Go grâce à la fonction RAM Boost, qui consiste à allouer une partie du stockage à la mémoire vive. Sans surprise, l’interface MagicOS 9, basée sur Android 15, ne montre aucun signe de ralentissement : tout est fluide, et l’ouverture d’applications gourmandes en ressources se fait presque instantanément. Sur Geekbench 6, les performances sont au niveau de celles de la concurrence.
En désactivant le RAM Boost, les scores baissent légèrement, mais à l’usage, la différence est imperceptible. Il est toutefois conseillé d’activer le mode Performances dans les paramètres, section « Batterie », pour profiter pleinement de la puissance. En effet, lorsqu’il reste désactivé (ce qui est le cas par défaut), la puce est bridée. Devoir passer par les paramètres pour débloquer toute la puissance est déjà discutable, mais l’absence d’une gestion automatique l’est encore plus. Le simple mode économie d’énergie aurait suffi.
On note également une tendance à la surchauffe, qui semble commune à pas mal de modèles employant cette puce. Lors du test Wild Life Extreme sur 3DMark, l’exécution s’est arrêtée au bout de sept minutes, un message d’alerte indiquant une température trop élevée étant apparu. Nous n'avons pas tenté le diable et préféré interrompre le test. Ce n'est pas la première fois que nous voyons ce genre de choses mais notez que certains modèles parviennent toutefois mieux à dissiper la chaleur du Snapdragon 8 Elite.
Comme à son habitude, Honor intègre une dose d’IA à ses smartphones. Parmi les fonctions les plus marquantes, on retrouve les sous-titres automatiques, activables sur toutes les vidéos. Si la traduction est correcte, bien meilleure que celle proposée automatiquement sur YouTube par exemple, un manque de réactivité persiste : le décalage reste trop important pour visionner confortablement une vidéo sous-titrée. Enfin, la fonction « Rédaction IA » se montre pratique pour fluidifier un message, corriger les fautes ou générer un texte à partir d’un prompt.
Photo : toujours un très bon photophone (4,5/5)
Honor ne modifie pas fondamentalement sa partition photo par rapport au Magic V3, et ce n’est pas pour nous déplaire : il nous avait déjà agréablement surpris l’an dernier. On retrouve en premier lieu un grand-angle de 50 Mpx, équivalent à une focale de 23 mm et ouvrant à f/1,6. Le second objectif est un ultra grand-angle de même définition, équivalent 13 mm, doté d’un diaphragme ouvrant à f/2,0. La principale évolution concerne finalement le téléobjectif périscopique, désormais équipé d’un capteur de 64 Mpx (contre 50 Mpx précédemment), offrant un zoom jusqu’à 70 mm au lieu de 90. Nous avons soumis le grand-angle à notre traditionnel test de montée en sensibilité, en RAW. Pour rappel, le bruit numérique (le grain parfois visible sur les photos) apparaît de plus en plus au fur et à mesure que l'on augmente la sensibilité ISO du capteur photo, ce qui entraîne une perte de détail, de couleurs, puis engendre des traitements logiciels correctifs trop agressifs. À l'usage, plus la lumière baisse, plus le smartphone augmentera automatiquement les ISO.
Mais tous les capteurs ne génèrent pas la même quantité de bruit à sensibilité égale, et c'est un facteur déterminant pour la qualité globale des photos. En l'occurrence, la montée ISO du module grand angle du V5 est excellente, quasiment au niveau des meilleurs photophones du marché. Les couleurs sont aussi très bien préservées, même à 3200 ISO. En jpg, avec le traitement logiciel appliqué, les photo prises en pleine lumière sont très bonnes : le piqué et le niveau de détail sont satisfaisants, avec des couleurs fidèles à la réalité. On note toutefois un léger manque de netteté sur les bords, sans que cela soit réellement rédhibitoire. Il est également possible de capturer des photos en pleine définition, soit 50 Mpx, afin de préserver un maximum de détails. Cette option est toutefois à privilégier uniquement en bonnes conditions d’éclairage : plus la définition est élevée, plus les pixels sont petits et moins ils captent de lumière, ce qui complique la prise de vue nocturne (les ISO augmentent et le bruit avec).
L’ultra grand-angle offre aussi de bonnes performances et produit des clichés agréables. Le piqué est légèrement en retrait et les textures un peu trop lissées, mais l’ensemble reste généralement satisfaisant et exploitable. L'objectif corrige assez mal les déformations optiques cependant, comme le montre notre scène de test : le coin supérieur droit du cliché apparaît « bombé » et la palette de couleurs en bas à droite semble « enfoncée ».

Enfin, le téléobjectif périscopique se montre lui aussi capable de belles prouesses pour capturer une scène éloignée. Le piqué est bon au centre de l’image, mais la netteté manque d’homogénéité sur l’ensemble du cliché. Notons que l’appareil permet de photographier en 70 mm, ainsi qu’en 140 mm en recadrant les images issues du zoom optique. Au-delà, le « Zoom IA » prend le relais, une fonction activable directement depuis l’interface photo. Nous vous en avons déjà parlé lors de notre test du Magic 7 Pro, et restons toujours sceptiques quant à son intérêt réel. On apprécie en revanche l'apparition d'un mode pour le sport, permettant de fixer relativement bien les sujets en mouvement rapide, et les désormais classiques modes Harcourt pour réaliser des portraits en noir et blanc avec le clair obscur typique du célèbre studio photo parisien.
Très complète, l'application photo d'Honor intègre quelques autres fonctions IA utiles. La plus connue, « Gomme IA », ne cesse de s’améliorer et nous l’avons rarement prise en défaut. Il suffit d’entourer grossièrement un élément pour que le système le détecte avec précision et l'efface à notre place. Seul un œil averti remarquera les incohérences dans les textures remplaçant le sujet initial.
En somme, le V5 n'égale toujours pas les meilleurs photophones au format classique, mais il risque fortement de redevenir le meilleur photophone pliant du marché cette année.
Autonomie : quelle déception ! (3,5/5)
Alors que le Magic V3 tenait 21 h 10 avec l’écran déplié, le V5 ne tient que 17 h 06 sur le même protocole de test. C’est un net retour en arrière, d’autant que la capacité de la batterie est passée à 5 820 mAh, contre 5 150 mAh auparavant. Précisons également qu’aucune accélération logicielle n’a été activée et que le mode « Performances », situé dans la section « Batterie » des paramètres, était désactivé. Avec l’écran externe, l’autonomie est bien meilleure : l’appareil a tenu 25h et 4 minutes. C'est un très bon résultat, proche des meilleurs smartphones non pliables. Espérons qu’il s’agisse d’un problème logiciel qui sera corrigé sous peu.
Le smartphone supporte la charge filaire à 66 W, à condition d'avoir le chargeur Honor compatible, vendu en option. Avec un bloc standard, nous avons atteint 50 % en 41 min et 100 % en 1 h 35.
Réparabilité/durabilité : quelques améliorations (3,5/5)
Le smartphone est éligible à la nouvelle étiquette énergie et obtient la note B en classe énergétique, ce qui est plutôt satisfaisant. Ce nouvel indice met également en avant le degré de résistance aux chutes, noté C pour le Magic V5. D’après les sous-critères ayant conduit à cette note, l’appareil a résisté à 70 chutes d’un mètre sans défaillance lorsqu’il était plié, et à 25 chutes lorsqu’il était entièrement déployé.

Les smartphones ayant résisté à plus de 270 chutes obtiennent la note A. Le smartphone est aussi certifié IP58, ce qui signifie qu’il est protégé contre la poussière et contre une immersion dans de l’eau douce à plus d’un mètre de profondeur pendant 30 minutes.
Côté réparabilité, le Magic V5 décroche également la note B, calculée sur la base de six critères : la profondeur de désassemblage, les éléments de fixation, les outils nécessaires, la disponibilité des pièces détachées, la durée des mises à jour logicielles et la disponibilité des informations de réparation. Notez que la marque promet 7 ans de mises à jour logicielles et de sécurité, ce qui est le maximum pratiqué actuellement sur le marché. Bref, le V5 progresse un peu par rapport à son prédécesseur.
Les meilleures alternatives au Honor Magic V5
Samsung Galaxy Z Fold 7, le meilleur rival
Le Galaxy Z Fold 7 a suivi une cure d'amaigrissement. Il est plus léger et plus fin que son prédécesseur, toujours plus puissant et bardé d'IA, mais comme beaucoup de pliants, la partition photo pèche par un manque de polyvalence. Son design est toutefois mieux réussi selon nous que celui du V5.
Google Pixel 9 Pro Fold, le challenger
Moins performant en photo que le Pixel 9 Pro XL, la version Fold reste une alternative intéressante grâce à ses excellentes capacités en intelligence artificielle et son bel écran interne. Elle profite également d'un design plus distinctif, assez élégant malgré l'épaisseur supérieure.
Conclusion
Le Honor Magic V5 ne bouleverse pas vraiment les codes de son prédécesseur, mais progresse un peu sur certains aspects. Il gagne une puce plus puissante, des écrans légèrement plus lumineux et bien calibrés, ainsi qu’un châssis toujours plus fin. Côté photo, il demeure au-dessus de ses rivaux pliants, mais on relève peu de changements par rapport au V3. En outre, dommage que son extrême finesse se paie au prix d'un design un peu déséquilibré et d'une autonomie nettement en retrait par rapport à la génération précédente. Ceci étant dit, le V5 reste un excellent smartphone pliant, mais on aurait aimé davantage de nouveautés à un moment où Samsung contre-attaque très efficacement avec son Fold7.
Note de la rédaction : 4,4/5
- Design : 4,5/5
- Connectique : 5/5
- Écran : 5/5
- Performances : 4,5/5
- Photo : 4,5/5
- Autonomie : 3,5/5
- Réparabilité : 3,5/5
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