Contrairement à ses deux grands frères, le Pixel 10 Pro et le Pixel 10 Pro XL, qui embarquent de larges dalles OLED de 6,7 et 6,9 pouces et ciblent un public avide de performances et de photo, le Pixel 10 fait un choix plus raisonnable. Il mise sur un gabarit contenu avec son écran OLED de 6,3 pouces et surtout un prix plus stratégique, situé aux alentours de 900 euros.

Toutefois, cette année, Google a souhaité muscler cette formule de base en intégrant un téléobjectif inédit en plus des habituels objectifs photo grand angle et ultra grand angle. Sous le capot, on trouve logiquement une puce Tensor G5, mise à jour du G4 promettant jusqu’à 60% d’efficacité en plus sur les tâches d’intelligence artificielle, ainsi qu’une batterie plus généreuse. Voyons dans ce test si ces choix ont été judicieux, et si le Pixel 10 peut prétendre au titre de meilleur smartphone compact Android.

Design : du déjà-vu mais toujours plaisant (4,5/5)

Après la révolution esthétique opérée sur le Pixel 9, avec le passage à une capsule oblongue intégrant le bloc photo, le Pixel 10 s’inscrit dans cette continuité avec une allure presque identique. La qualité de fabrication reste irréprochable, avec un cadre en aluminium brossé associé à du verre Gorilla Glass Victus 2 à l’avant comme à l’arrière.

Le dos, en verre poli avec une finition satinée, limite efficacement les traces de doigts, sans pour autant les rendre totalement invisibles, tout en offrant une sensation agréable au toucher qui facilite la préhension.

© Labo Capital

Le module photo garde sa forme allongée en métal, aux extrémités arrondies, ce qui confère à nouveau au Pixel 10 un aspect premium. Toutefois, du fait de l’ajout d’un téléobjectif, l’îlot gagne légèrement en épaisseur, mais son intégration reste soignée et le Pixel 10 demeure équilibré lorsqu’il est posé sur une surface plane.

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Côté dimensions, le Pixel 10 mesure comme son prédécesseur 152,8 mm de hauteur pour 72 mm de largeur. En revanche, son épaisseur atteint 8,6 mm, soit un dixième de millimètre de plus que le Pixel 9, déjà pas le smartphone le plus fin du marché, et son poids s’alourdit de 6 grammes pour atteindre 204 grammes. Cela s’explique autant par la présence d’un nouveau capteur que par une capacité de batterie légèrement supérieure. Le Pixel 10, s'il n'a pas le meilleur design que nous ayons vu, demeure pratique à l'usage, bien fini et élégant.

Connectique : une amélioration, et une régression (4/5)

Étonnamment, le Pixel 10 fait un pas en arrière en matière de connectivité sans fil par rapport au Pixel 9. Là où son prédécesseur bénéficiait du Wi-Fi 7, Google se limite ici au Wi-Fi 6E, compatible avec les bandes 2,4 GHz, 5 GHz et 6 GHz. Cette régression, qui entraîne des débits théoriques un peu moins élevés, s’explique probablement par une volonté de maîtriser les coûts car la norme Wi-Fi 7 reste encore coûteuse à intégrer. À cela s’ajoute la faible présence des routeurs compatibles dans les foyers.

En parallèle, le Bluetooth progresse de la version 5.3 à la 6.0, tandis que le port USB-C conserve sa norme 3.2. Le Bluetooth 6.0, encore peu répandu, apporte quelques nouvelles fonctions intéressantes dont le support de la technologie LE Audio avec le codec LC3 (meilleur son pour une consommation d'énergie moindre) et la diffusion d'une même source audio en simultané sur de nombreux casques ou écouteurs grâce à Auracast.

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Le Pixel 10 conserve la double SIM hybride du modèle précédent, combinant une nano-SIM physique et une eSIM. Il est proposé dans deux configurations de stockage, 128 et 256 Go, toutes deux associées à 12 Go de RAM. Notre conseil est de privilégier la version 256 Go pour éviter d’être rapidement à l’étroit.

Enfin, le positionnement des boutons reste fidèle à l’identité de Google, avec les commandes de volume placées sous le bouton d’allumage, et un tiroir nano-SIM sur la tranche supérieure. Sous l’écran, le capteur d’empreinte se montre toujours aussi réactif et facile à localiser.

Écran : la course à la luminosité (5/5)

Tout comme son prédécesseur, le Pixel 10 propose une dalle OLED de 6,3 pouces avec une définition Full HD+ de 1080 x 2424 pixels. Son taux de rafraîchissement est adaptatif entre 60 et 120 Hz, mais Google réserve toujours la technologie LTPO de 1 à 120 Hz à ses modèles Pro. Un choix regrettable, surtout quand on voit qu’Apple a généralisé cette technologie à toute sa gamme iPhone 17.

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Le taux d’occupation de l’écran reste stable à 86,1%, offrant un bon équilibre entre immersion visuelle et maniabilité au quotidien.

Comme à l’accoutumée avec la firme de Mountain View, la justesse colorimétrique de cette dalle est excellente. Nos mesures révèlent un Delta E 2000 moyen de 2,72, les couleurs affichées sont donc parfaitement fidèles aux couleurs de nos mires de test.

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Enfin, c’est surtout sur la luminosité que le Pixel 10 progresse : alors que le Pixel 9 plafonnait à 1 228 cd/m2 en SDR et 1 841 cd/m2 en HDR, le Pixel 10 atteint respectivement 1 629 cd/m2 et 2 122 cd/m2, soit quasiment la même performance que le Pixel 10 Pro. Ces gains notables améliorent considérablement la lisibilité en extérieur, contrebalançant légèrement l’absence d’un traitement anti-reflets.

Performances : une puissance convenable, une IA un peu frustrante (4/5)

Sous le capot, le Google Pixel 10 inaugure la puce Tensor G5, dernière génération maison gravée en 3 nanomètres. Cette puce est avant tout conçue pour exceller dans les tâches liées à l’intelligence artificielle et au traitement photo, domaines dans lesquels Google a toujours misé pour se démarquer.

Selon nos benchmarks, le Tensor G5 est solide en CPU, mais ses performances restent un cran derrière celles de la Snapdragon Elite 8, utilisée dans les Samsung S25 et Xiaomi 15. Dans l’usage quotidien, le Pixel 10 est fluide et stable, chauffe relativement peu, mais peut montrer ses limites sur les applications et jeux vidéo les plus gourmands en ressources.

Le smartphone profite également d’Android 16, avec sa refonte visuelle « Material 3 Expressive », et intègre plusieurs nouveautés, notamment en intelligence artificielle. Par exemple, « Meilleure prise automatique » facilite les photos de groupe, le « Journal Pixel » sert de carnet personnel enrichi par l’IA, et le « Coach photo » vous conseille pour améliorer vos clichés.

Toutefois, certaines nouveautés ne sont pas disponibles aux utilisateurs européens. C’est notamment le cas de l’application « Pixel Screenshots », qui organise les captures d’écran, ou de « Pixel Studio », qui permet de créer des visuels via des prompts. L’absence la plus regrettée reste celle de « Magic Cue », une fonction phare qui analyse localement vos données (emails, agenda, sms) pour suggérer au bon moment des informations pertinentes. Un manque que nous avions déjà relevé dans nos tests des Pixel 10 Pro et XL.

Photo : un téléobjectif bienvenu, mais... (4,5/5)

Google innove cette année avec un téléobjectif de 10,8 Mpx (f/3,1). Ce zoom optique 5x équipe enfin un modèle standard. Le Pixel 10 se rapproche ainsi de son grand frère le 10 Pro. Il se positionne aussi face au Galaxy S25 et au Xiaomi 15.

Pour garder un prix maîtrisé, Google a fait deux importantes concessions. Le grand angle principal est celui du Pixel 9a, un module 48 Mpx (f/1,7) moins performant que le 50 Mpx (f/1,68) du Pixel 9. Par ailleurs, la définition de l’ultra grand-angle baisse, passant de 48 à 13 Mpx (f/2,2), ce qui est moins critique cependant.

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Sur notre mire de test, la régression du capteur principal est visible. En RAW, les clichés montrent une exposition équilibrée avec une bonne richesse de détails et des contours nets, mais un bruit numérique plus élevé, dès qu'on monte un peu en sensibilité, que le Pixel 9. Le contraste est toutefois plus élevé et les couleurs mieux préservées qu'avant.

Cela va engendrer davantage de traitements d'image pour compenser l'augmentation du bruit, et donc un lissage accru des détails quand la sensibilité monte (ce que le téléphone fait automatiquement dès que la lumière ambiante commence à manquer). Vous aurez des images moins nettes en basse lumière avec le Pixel 10 qu'avec le Pixel 9, mais de meilleures couleurs, en somme.

Heureusement que les traitements d'image de Google font partie des meilleurs du marché. Grâce à eux, les images demeurent réussies, avec des couleurs rehaussées subtilement, sans excès. Le Pixel 10 peut également compter sur son mode « Vision de Nuit » lorsque la lumière décroit. Celui-ci ne tombe jamais dans la caricature d’une scène artificiellement éclaircie. Le rendu conserve une belle dynamique, avec des couleurs un peu plus sombres, mais plus naturelles.

© Fouad Bencheman pour Capital

Les concessions sur l’ultra grand-angle sont aussi très visibles. Si la netteté au centre reste correcte, les bords de l'image accusent une dégradation marquée avec des déformations et une perte de précision notable. En ce qui concerne les performances en basse lumière, idem : on retrouve un niveau de bruit beaucoup plus élevé à sensibilité égale qu'avec le Pixel 9.

Ce sacrifice est compensé par les performances du nouveau téléobjectif, qui permet au Pixel 10 standard de gagner sensiblement en polyvalence. En prime, le téléobjectif est plutôt bon. Même en zoom x5, les détails sont maintenus et les couleurs gardent leur fidélité.

© Fouad Bencheman pour Capital

En situation de jour, ce module livre des clichés convaincants avec une bonne gestion de la plage dynamique. Le zoom peut aller jusqu’à 20x en combinant zoom optique et traitement numérique assisté par IA. Les images restent alors exploitables, mais surtout sur smartphone. Seule ombre au tableau, en basse lumière, la qualité chute plus rapidement que sur les modèles Pro, avec un traitement parfois trop agressif.

Les prises de vues en portrait sont toujours aussi intuitives. Le flou d’arrière-plan reste naturel et le détourage des sujets s’avère précis.
Les prises de vues en portrait sont toujours aussi intuitives. Le flou d’arrière-plan reste naturel et le détourage des sujets s’avère précis. © Fouad Bencheman pour Capital

Enfin, comme ses devanciers, le Pixel 10 maîtrise toujours l’art du selfie. Son capteur frontal de 10,5 Mpx (f/2,2, équiv. 20 mm) capture des autoportraits détaillés avec un détourage convaincant et une reproduction fidèle des carnations. Pour la vidéo, il filme jusqu’en 4K à 60 i/s, aussi bien avec la caméra avant qu’avec le bloc arrière.

Autonomie : en baisse par rapport au Pixel 9 (3,5/5)

Le Pixel 10 est équipé d’une batterie de 4 970 mAh, légèrement plus grande que les 4 700 mAh du Pixel 9. Ce gain matériel s’accompagne d’une meilleure optimisation logicielle grâce à la puce Tensor G5, censée être plus économe en énergie.

Pour référence, le Pixel 9 a tenu près de 24 heures en lecture vidéo 4K continue lors de notre protocole de test. C’était un bond important comparé au Pixel 8, qui s’arrêtait autour de 15 heures 38 minutes. Avec le Pixel 10, on observe un recul. Il s’éteint au bout de 19 heures 40 minutes. Ce résultat reste acceptable, garantissant une autonomie d’une journée même en usage intensif. Toutefois, cette performance reste inférieure à celle des meilleurs du marché, qui flirtent souvent avec les 25 heures.

Côté charge, le Pixel 10 supporte une puissance filaire d’environ 30 watts. Cela permet de passer de 0 à 50% de batterie en environ 48 minutes, tandis que le plein complet nécessite près d’une heure et 37 minutes. C’est plus long que sur le Pixel 9 et c’est toujours un peu décevant pour un smartphone premium.

Réparabilité : du mieux et un suivi logiciel toujours optimal (4/5)

Le Pixel 10 reprend la note « B » européenne déjà décrochée par le Pixel 9, tout en améliorant certains aspects à la marge. Par exemple, la sous-note sur la facilité d’intervention personnelle (« Outils ») passe de 1,75/5 sur le Pixel 9 à 2,8/5. Ce progrès rend le démontage de la batterie, de l’écran ou des haut-parleurs un peu plus accessible au bricoleur averti, même si Google utilise encore beaucoup de colle au lieu de fixations réutilisables.

© Ministère de la transition écologique

Pour les réparations dans les centres agréés, Google assure la disponibilité des pièces détachées pendant cinq ans. Il faut toutefois s’attendre à des coûts parfois élevés, avec environ 200 euros pour un écran et 80 euros pour une batterie. Mais la grande force des Pixel depuis quelques années est le partenariat de Google avec iFixit, les experts de la réparabilité. Ces derniers ont en effet accès aux pièces de rechange officielles, qu'ils commercialisent sur leur site accompagnées de tutoriels pour réaliser soi même les réparations.

Enfin, pour la robustesse et le suivi logiciel, les deux modèles restent aux mêmes standards. Le Pixel 10, comme son prédécesseur, est certifié IP68, obtient la note « A » en test de résistance aux chutes, et bénéficie de sept ans de mises à jour Android et de sécurité.

Les deux alternatives au Google Pixel 10

Le Pixel 9a, le petit frère plus abordable

Moins puissant, avec sa puce Tensor G4, le Pixel 9a profite néanmoins d’une intégration aboutie de l’intelligence artificielle, et de performances photo équivalentes au Pixel 10, le téléobjectif en moins. Sa dalle OLED de 6,3 pouces Full HD+ offre une bonne restitution des couleurs, mais la luminosité maximale sera moindre que sur son aîné. Toutefois, il compense avec une batterie généreuse de 5 100 mAh qui assure une solide autonomie. Son prix réduit, autour de 450-550 euros, en fait une valeur sûre pour un smartphone milieu de gamme premium.

Le Xiaomi 15, la référence photo

Sous la barre des 1000 euros, le Xiaomi 15 impressionne par son excellence photographique. Son module principal performant (50 Mpx, f/1,62) s’accompagne d’un traitement colorimétrique co-conçu avec Leica, qui restitue des images douces et naturelles. L’écran OLED LTPO de 6,36 pouces allie luminosité et fluidité, tandis que sa batterie de 5 240 mAh garantit une autonomie digne d’un marathonien.

Conclusion

Le Google Pixel 10 s’impose comme un smartphone compact, peaufiné sur plusieurs aspects, mais qui régresse également sur d'autres. Son design quasi inchangé demeure réussi, son écran plus lumineux et sa nouvelle puce Tensor G5 offrent une expérience améliorée et des performances solides, suffisantes pour la majorité des usages. En revanche, l’autonomie recule par rapport au Pixel 9, et la recharge filaire, toujours limitée à environ 30 W, demeure trop lente. La photo nous a un peu déçus également, car elle évolue peu en dehors de l'ajout d'un téléobjectif. Des aspects à considérer sérieusement si Google souhaite, dans les années à venir, frôler la perfection.

  • Design : 4,5/5
  • Connectique : 4/5
  • Ecran : 5/5
  • Performance : 4/5
  • Photo : 4,5/5
  • Autonomie : 3,5/5
  • Réparabilité : 4/5

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