Faire ses courses, emmener ses enfants à l’école, se déplacer pour aller travailler ou à un entretien d'embauche... Sans voiture, le quotidien relève parfois du parcours du combattant, surtout pour les personnes en situation de précarité, vivant en zones rurales ou périurbaines de surcroît. Rappelons que 15 millions de Français ne sont pas libres de se déplacer, d’après le dernier baromètre Wimoov. Environ 40% d’entre eux ont déclaré avoir renoncé à un ou plusieurs trajets du quotidien au cours des 5 dernières années, et 9% ont même confié avoir renoncé à accepter un emploi ou à y postuler. La mobilité est en effet un levier déterminant d'accès au monde du travail. Face à cette réalité, des initiatives se développent partout en France pour proposer des véhicules à prix réduit à ceux qui en ont le plus besoin.

Des voitures réparées, garanties, et vendues à moindre coût

Un réseau de garages solidaires s’est constitué en France, qui ont adhéré à une plateforme nommée donnezvotrevoiture.org. Le Garage Solidaire du Jura, Solidarauto près de Rouen, Valence Services, le garage de l'Armée du Salut de Kingersheim, et bien d’autres encore, toutes ces structures associatives à but non lucratif, qui emploient des mécaniciens en CDD d’insertion, récoltent des voitures issues de dons de particuliers, d’entreprises ou de concessionnaires. Elles les remettent ensuite en vente ou à la location, et ce, après les réparations nécessaires, la remise en service et le passage au contrôle technique. Il s’agit de modèles de toutes sortes, parfois très populaires, à des prix très (très) réduits ! Les tarifs n'excèdent généralement pas 2 500 euros à l’achat (souvent avec garantie), et tournent autour de 7 euros par jour (8 euros maximum) pour un véhicule loué jusqu’à trois ou six mois (souvent assurance comprise). Aucune caution n’est demandée ou alors encaissée.

Qui peut bénéficier de ces voitures issues de dons ?

Il ne s’agit pas d’un service commercial classique, mais d’un accompagnement solidaire, pensé pour permettre à chacun de rebondir. Pour éviter toute confusion et concurrence déloyale, ces voitures vendues à moindre coût ne peuvent être destinées à tout le monde. Celles-ci sont principalement réservées à des personnes en situation de précarité - mobilité, et désignées sur prescription des opérateurs sociaux, comme France travail, des entreprises d’insertion ou des missions locales par exemple. Pour se porter acquéreur d’une voiture reconditionnée à un prix attractif ou la louer, la personne doit justifier un revenu égal ou inférieur au seuil de pauvreté, ou par exemple être retraité avec une pension inférieure à deux fois le RSA (personne seule), travailleur handicapé avec un revenu inférieur à deux fois le RSA.

Comment faire la demande ?

Vous pouvez contacter un garage solidaire proche de chez vous, leurs coordonnées sont souvent accessibles sur internet, via les sites d’associations ou en demandant à votre conseiller d’insertion. Préparez les documents nécessaires comme un avis d’imposition, un justificatif de domicile, une attestation de droits CAF, etc. Vous pouvez également faire appel à votre assistante sociale ou au Pôle emploi pour vous orienter et vous recommander directement vers ce service de réparation/location de voiture.

Si ce système permet à des personnes en difficulté d’être véhiculées à moindre coût, la démarche est aussi intéressante pour le donateur, qui peut prétendre à une déduction d’impôt à hauteur de la valeur du don. Le garagiste prend aussi en charge toutes les démarches administratives et fournit le reçu fiscal. Les motivations de ces donateurs peuvent varier, mais souvent, ils ont acheté une nouvelle voiture et préfèrent donner l’ancienne sans tracas administratif, plutôt que de la céder 400 ou 500 euros à un concessionnaire ou un particulier, qui pourraient la revendre ensuite.

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