L'an dernier encore, ça n’a pas manqué. Après le lever de rideau du Black Friday, qui a fait chauffer les cartes bleues du monde entier, les fêtes de Noël ont provoqué un emballement de l’e-commerce. Pour Amazon France, cela signifie embaucher en renfort plus de 12 000 intérimaires, quasiment autant que les 14 000 employés permanents. Une grosse opération commerciale, donc, mais aussi un temps fort pour la politique sociale de l'entreprise : bon nombre de ces missions temporaires peuvent se transformer en CDI.

Cela a été par exemple le cas pour Frédéric, intégré à l’unité de Boves (Somme) en 2018. Ballotté entre plans sociaux et petits boulots, à 50 ans passés, celui-ci avoue être entré chez Amazon «à reculons». Il est pourtant rapidement devenu un élément clé de la chaîne logistique, en intervenant partout là le flux se grippe : un carton mal fermé, un bug de code-barres, un mauvais rangement…

Tenir les délais de livraison : avec la sécurité, c’est sur ce point que se concentre toute l’attention du personnel qui décharge, classe, emballe et finalement livre, sous le contrôle d’un puissant système d’algorithmes. A Boves, Frédéric a retrouvé ces chariots élévateurs qu’il a toujours aimés et des collègues virtuoses, «ramasseurs» de marchandise assurés par des harnais à plusieurs mètres du sol. Mais, ici, la carte postale traditionnelle de l’industrie a été revue et corrigée. On parle anglais, les femmes occupent un poste sur deux et, assure Frédéric, les conditions de travail sont bien meilleures que tout ce qu’il a connu.

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