
Entre 48 et 70 heures, il y a une marge. Ce sont pourtant les heures de travail constatées dans le cabinet d’audit EY, explique BFMTV. Connu aussi sous le nom d’Ernst & Young et Associés, le cabinet est le troisième réseau mondial en termes de chiffre d'affaires. Mais à la suite d’un accord signé il y a quatre ans, la limite horaire hebdomadaire de travail a volé en éclat pour les salariés au forfait jour. En effet, pour ces derniers rémunérés sur la base du nombre de jours travaillés dans l'année, la limite était alors de 48 heures.
Mais avec l’accord, le verrou a sauté. Une décision rendue possible par la Loi Travail et les ordonnances Macron, rappellent nos confrères. Sauf que chez EY, ce nouvel accord concerne la moitié des salariés. «En période de forte activité, les semaines de certains salariés dépassent 50, 60 voire 70 heures de travail», souligne auprès de BFMTV Marc Verret, délégué syndical CGT. Pourquoi cette disposition provoque-t-elle le courroux du syndicat, ainsi que la CFDT, la CFTC et FO ? Les quatre organisations déplorent depuis une «explosion des arrêts maladie» et une «épidémie de burn-out».
La direction ne veut pas revenir en arrière
Chiffres à l’appui, la CGT cite un bond de 64% des longs arrêts maladie (plus d’une semaine) bien que le taux d’absentéisme reste faible. En revanche, selon le délégué syndical, de nombreuses pathologies (ne débouchant pas sur des arrêts de travail) ont vu le jour. Il cite «l’anxiété, l’eczéma, les problèmes de sommeil, les crises d'angoisse et les pensées suicidaires». C’est dans ce contexte que les quatre syndicats souhaitent annuler l’accord.
Leur problème aujourd’hui, c’est qu’ils doivent avoir le soutien d’un autre syndicat, la CFE-CGC, ce qui n’est pas le cas. Ils ont donc décidé de lancer un référendum sur la durée du travail en vue d’annuler l’accord. Un vote qu’ils savent consultatif, mais qui doit «faire bouger les lignes», explique à nos confrères le délégué syndical CGT. Du 14 au 21 avril, les salariés pourront venir voter sur leur temps de travail à l’aide d’un code personnel envoyé en amont pour garantir la sécurité du scrutin.
Reste à savoir quelle valeur aura ce référendum. D’une part, il n’en a aucune juridique. D’autre part, la direction du cabinet EY ne semble pas prête à faire marche arrière. «Cet accord est conforme au droit du travail et comporte des mesures d’équilibre, toutes mises en place depuis 2021», rappelle-t-elle auprès de nos confrères, tout en soulignant que cet accord avait été signé «à l’issue d’un processus de négociations avec les organisations syndicales».



















