Ce n'est plus un «boom» mais une ascension qui semble inarrêtable. Après une progression de son cours qui était déjà de 35% en 2024, l'once d'or part pour faire encore mieux, avec une hausse de 46% (en dollars) sur les neufs premiers mois de cette année. Actuellement négociés autour de 3 870 dollars, les 31 grammes d'or - une once - pourraient bien atteindre les 4 000 dollars d'ici la fin de l'année, et, à moyen terme, le cap des 5 000 dollars est même envisagé par certains analystesz.

Si, pour le métal jaune, les feux semblent au vert, comment peut-on, si on le souhaite, se lancer dans cet investissement en tant que particulier ? Il existe différentes façons de détenir de l'or et d'être ainsi exposé aux variations de son cours.

Les lingots et pièces, et les contraintes du stockage

La première, la plus évidente, est la détention d'or «physique», autrement dit acheter des lingots, lingotins ou pièces de collection en ligne ou dans une boutique spécialisée. Le principal avantage est que vous détenez directement votre or, sans intermédiaire. Cela peut rassurer les investisseurs qui croient en la valeur refuge de l'or, c'est-à-dire en sa capacité à conserver une valeur même en cas d'effondrement du système financier ou bancaire. Le désavantage, c'est bien entendu le risque que vous prenez à conserver un objet d'une telle valeur chez vous. Ainsi, l'achat d'or physique doit aussi s'accompagner d'un investissement supplémentaire dans un coffre-fort, ou une pièce sécurisée, par exemple.

Pour pallier les contraintes du stockage, on peut aussi investir dans de l'or «immatériel», qu'on appelle or «papier». En fait, il s'agit tout simplement d'investir dans de l'or en Bourse, via un compte-titres ordinaire, par exemple. Il existe en effet des ETF ou «trackers» qui répliquent l'évolution du cours de l'or. L'avantage : on peut investir le montant qu'on souhaite (à partir d'un euro sur certains compte-titres), et donc ne pas être contraint par le prix d'une pièce ou d'un lingot (au cours actuel, un lingot d'or d'un kilo vaut par exemple 106 000 euros). Il est aussi possible d'investir dans des actions de sociétés aurifères, dont la valorisation a tendance à évoluer dans le même sens que le cours de l'or.

Miser sur l'or en Bourse ou à travers un compte bancaire

Dans les deux cas, l'un des désavantages est qu'il y a un risque de perdre tout ou partie de votre investissement, si l'émetteur de l'ETF ou la société aurifère venait à faire faillite. Surtout, la fiscalité risque d'être plus lourde lors de la cession. Au moment de revendre de l'or d'investissement physique, c'est la taxe forfaitaire sur les métaux précieux (TFMP) de 11,5% qui s'applique, ou une taxe de 36,2% sur les gains, mais dégressive dans le temps (jusqu'à tomber à 0 au bout de 22 ans). Tandis que le jour où vous revendez un titre financier comme un ETF ou une action, c'est du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% sur vos gains dont vous devez vous acquitter

Dernière option, qui peut être vue comme un «entre-deux» : l'or «liquide», une solution proposée par l'entreprise Veracash, en partenariat avec la fintech Treezor. Ici, il s'agit de disposer d'un compte bancaire sur lequel vous virez des euros qui vous servent à acheter de l'or physique, qui est stocké par l'entreprise. Ainsi, vous évitez la contrainte du stockage de l'or physique, et vous disposez aussi de la souplesse de l'or «papier», avec la possibilité, comme en Bourse, de revendre tout ou partie de votre or à tout moment. «Votre argent est bien stocké dans un coffre, mais en cas de besoin immédiat, vous pouvez le revendre sans avoir à vous déplacer en boutique avec vos pièces ou lingots», résume Nicolas Faucon, Directeur des opérations de Veracash.

Le désavantage, c'est que cette solution «bancaire» s'accompagne de différents frais, notamment à l'achat (entre 0,5% et 3% selon le type d'or choisi), et à la revente, si l'argent est reversé par virement sur un autre compte bancaire (1% du montant). Côté fiscalité, c'est celle qui vaut pour l'or physique qui s'applique : taxe forfaitaire sur le total, ou taxe dégressive sur les gains, sauf si vous avez investi dans la catégorie des «bijoux et jetons» (comme les pièces en or n'ayant jamais eu de cours légal). Dans ce cas, vous pouvez céder jusqu'à 5 000 euros sans aucune imposition tous les 30 jours.