Après la condamnation, mardi 18 février, de Stéphane Plaza à 12 mois d’emprisonnement avec sursis, pour violences récurrentes sur une ancienne compagne, les franchisés du réseau Stéphane Plaza Immobilier (SPI) plaçaient de l’espoir dans l’allocution qu’un représentant du groupe d’audiovisuel M6, actionnaire de l’enseigne à 51%, devait prononcer devant eux, le 19 février, pour exposer sa stratégie. «Il y a des rumeurs selon lesquelles M6 proposerait un changement de nom de l’enseigne», afin de rompre avec l’image de l’animateur télé, cofondateur et actionnaire à 25,5% du réseau, confiait à Capital un directeur d’agence SPI le 14 février.

«Un représentant de M6 s’est exprimé et a affirmé son soutien à la franchise. Mais il n’a pas parlé de changer le nom de l’enseigne, d’où l’étonnement de certains franchisés», relate l’un d’entre eux. Il s’avoue d’autant plus étonné qu’en annonçant dès le 18 février la déprogrammation des émissions dans lesquelles l’animateur star apparaissait, «M6 s’est désolidarisé de la personne de Stéphane Plaza». «Comment le groupe peut-il dans ces conditions apporter son soutien à un réseau qui porte le nom de Stéphane Plaza ?», s’interroge ce franchisé.

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Un tour de France à la rencontre des agences Plaza Immobilier

«La visibilité de monsieur Stéphane Plaza, qui faisait autrefois la force du réseau, est devenue sa plus grande faiblesse», décryptait vendredi dernier Sarah Laassir, avocate de franchisés SPI qui cherchent à quitter le réseau. «Un client m’a dit récemment : je te donne le mandat de vente de ma maison mais tu ne mets pas le panneau Stéphane Plaza Immobilier dessus. Si je travaillais pour une autre marque, je ferais davantage de chiffre d’affaires», raconte l’un d’entre eux.

Lors de cette même allocution du 19 février, la franchise Stéphane Plaza Immobilier a annoncé aux responsables d’agences qu’elle allait entreprendre «un tour de France de deux mois pour les rencontrer, afin de discuter de tous ces points et de proposer des solutions à nos problématiques en avril, ce qui est atrocement long pour nous. Cela aurait dû avoir lieu bien avant !», s’étrangle un franchisé. Surtout en pleine crise de l’immobilier.

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Besoin de décisions fortes

Dans un message diffusé sur le réseau social interne de Stéphane Plaza Immobilier, un autre franchisé écrit à Gilles Charron, président de Stéphane Plaza France, la structure qui coiffe SPI, ainsi qu’à «monsieur l’administrateur du groupe M6» et à Stéphane Plaza, pour leur faire part de sa «plus profonde consternation après (leur) intervention de ce matin», qu’il compare à «une simple réunion commerciale» au lieu des «décisions tranchées dont nous avons besoin». A commencer par «savoir si nous devons continuer à montrer la tête de Stéphane sur nos communications et à porter un nom désormais lourd de sens».

Un collègue, également «favorable à un changement de nom», lui fait écho : «Nous avons besoin d’actions immédiates, pas de perdre encore deux mois ! Sans visibilité, je suis en train de perdre l’une de mes meilleures négociatrices…». «Quelle déception, pas de plan A ou B, pas d’actions de communication pour soutenir les agences et ne pas faire l’amalgame avec la vie privée de Stéphane Plaza, renchérit un autre franchisé sur le même réseau social. «Une réunion de crise qui tape clairement à côté alors que je pensais qu’un plan B serait enclenché avec des décisions fortes…», soupire un autre. Soulignant qu’il «en va de la survie de nos entreprises», il en conclut que «c’est à nous-mêmes de prendre les décisions qui s’imposent». Comme celle de quitter le réseau SPI pour la concurrence, un projet déjà concrétisé pour certains franchisés. Ni la direction de SPI ni M6 n’avaient répondu aux sollicitations de Capital à l’heure où nous publions ces lignes.