Elles enveloppent entre autres les stades du mondial de football au Qatar. Multifonctions – isolation thermique, étanchéité, protection solaire –, omniprésentes dans l'industrie et l'architecture, les toiles techniques du groupe Serge Ferrari habillent aussi des musées, gares, stores et pergolas tout autour du monde. Avec l’envol des protections solaires, l’entreprise, leader dans la réalisation de textiles et membranes composites, a enregistré en 2021 un chiffre d'affaires de 285 millions d'euros, en croissance de 46%, et devrait atteindre son objectif de 310 millions pour 2022. Elle a aussi connu un changement de gouvernance et lancé une stratégie bas carbone, que nous explique Sébastien Baril, Président du directoire du groupe.
Plus de croissance et moins d’impact environnemental, n’est-ce pas le rêve de toute entreprise ? Comment Serge Ferrari compte-t-il l'atteindre ?
Le groupe s’est créé autour de la technologie avant-gardiste du précontraint, qui consiste notamment à réduire la quantité de matière utilisée. Il s’agit de faire mieux avec moins. Notre chance, c’est que nous vendons des mètres carrés, pas des kilos. Construire mieux avec moins, c’est privilégier des matériaux plus légers, plus durables, et rationaliser sa consommation de matières premières.
Le principe de notre stratégie «+ = 0»®, c'est de prendre en compte les chiffres de notre consommation en 2021 et de n’y ajouter, en 2022, aucun kilowatt d'énergie non renouvelable, aucune heure de travail pénible ou peu qualifié, ou encore aucun kilo de matière première vierge.
Cela ne met-il pas en péril votre modèle économique ?
Nous mettons en avant l’écoconception et la valorisation des déchets. Dans le cadre du projet Loop, nous avons créé une nouvelle gamme de produits 100% recyclés, à base de bouteilles plastique ou de polymères, garanties sans PVC ni phtalate. Seemee Loop cible le marché de l’impression publicitaire grand format. Soltis Loop Sunmate, destinée à la protection solaire intérieure, est la première membrane composite du marché combinant des fils polyester et des polymères 100% recyclés. Pour limiter les flux de matières premières, nous la déclinons en une dizaine de coloris seulement.
Quelle est l’importance de l’humain dans cette stratégie ?
Nos 1.200 collaborateurs, dont 500 au siège de La Tour-du-Pin, sont au cœur du projet. Ils ont besoin de connaître les objectifs et les écogestes. Nous sommes dans une logique d’entreprise apprenante. J’ai rejoint l‘entreprise il y a dix-sept ans, en sortant de l’école d’ingénieurs en matériaux composites. Je me suis formé et, aujourd’hui, je dirige le groupe. Ce n'est pas un parcours si courant !
Pourquoi avoir construit un nouveau centre d'innovation ?
Ce bâtiment de 2.000 mètres carrés nous permettra d’augmenter nos capacités en recherche et développement, qui représentent un budget équivalent à 3% du chiffre d'affaires. Ce sera un lieu d’échanges entre nos 50 experts européens pour déployer la recherche fondamentale. Mais les cinq sites de production conservent leur centre de recherche.
Une nouvelle gouvernance est prévue pour les 50 ans du groupe ?
Le Conseil d’administration de Serge Ferrari Group, société familiale créée en 1973, s’est en effet déclaré favorable à un mode de gouvernance à conseil de surveillance et directoire dissociés, à compter de 2022. Le modèle a fait ses preuves dans de nombreux groupes familiaux internationaux.
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