
« J’ai toujours su que j’avais ça en moi. » Pour Amélie Guicheney, lancer une entreprise n’était pas une simple idée en l’air : c’était un rêve ancré depuis ses années lycée. « J’adorais organiser, fédérer, voir un projet prendre vie », confie-t-elle. Pourtant, entre rêve et action, le fossé semblait immense. « Je ne me sentais pas prête. J’ai eu besoin d’apprendre le monde de l’entreprise, d’éprouver mes compétences en tant que salariée. »
Après une carrière dans le tourisme, elle change de vie et cofonde Gaya Bike avec Jacques, ingénieur de la mobilité. Leur ambition ? Développer un vélo cargo pensé pour les familles urbaines.
Lever des fonds, tomber, se relever : l’école de la résilience
Lancer une start-up industrielle, Amélie le décrit sans fard : « Il faut trouver de quoi financer la recherche-développement, la production, la marque… avant même d’être rentable. » Première victoire : convaincre des investisseurs. Première claque : découvrir un univers industriel exigeant où chaque étape est un risque. « Dans l’industrie, il n’y a jamais de bonnes nouvelles, que des problèmes à résoudre. »
Face aux défis, son mot d’ordre est clair : bien s’entourer. « Mon rôle de CEO, c’est de rassembler les meilleurs experts, de porter la vision et de garder le cap dans la tempête. » Pour elle, choisir ses investisseurs est aussi stratégique qu’un mariage : « On s’engage pour le meilleur, mais surtout pour le pire. »
Son aventure est aussi celle d’une femme entrepreneure dans un écosystème encore très masculin. Elle se souvient de son premier salon du vélo : « Tout le monde parlait à mon associé, jamais à moi. » Et pourtant, c’est enceinte de son deuxième enfant qu’elle mène sa seconde levée de fonds. « Cette pugnacité a renforcé ma crédibilité. »
Un rôle modèle pour celles qui n’osent pas encore
À 38 ans, Amélie Guicheney assume sa place de rôle modèle. « Quand on pense entrepreneuriat, on cite encore majoritairement des hommes. Il faut des visages féminins qui prouvent qu’on peut piloter sa boîtesans renoncer à sa vie personnelle. » Chez Gaya, la mission dépasse la vente de vélos : proposer des solutions concrètes pour changer la ville. Pour Amélie plus qu'un vélo, le Gaya est accessoire lifestyle.
Aujourd’hui, l’entreprise veut aller plus loin : nouveaux modèles, offre de reprise et reconditionnement, expansion en Europe. Son moteur ? Mesurer l’impact réel. « Voir une famille rouler sur un Gaya, c’est ma plus grande fierté. » Mais la réussite, pour elle, ne se limite pas au business : « C’est pérenniser l’équipe, préserver l’équilibre et continuer à apprendre. »
Elle le dit sans détour : « Être entrepreneure, c’est accepter de tomber, mais surtout apprendre à se relever. » Découvrez dans notre player vidéo ci dessus l'interview version longue d'Amélie



















