Le jeu change dans l’arène du bricolage. Mr.Bricolage, cinquième acteur du marché en France, ne s’est pas contenté d’un gâteau d’anniversaire pour célébrer ses 45 ans cette année. Il s’est offert un concept flambant neuf : Mr.Bricolage Relais.

Pour ce groupement d'indépendants, spécialiste de la rénovation et de l'embellissement de la maison et du jardin, il s’agit de clarifier les choses. Car aujourd’hui, seulement un tiers de ses mille magasins français arborent fièrement le nom de Mr.Bricolage. Le reste ? Un méli-mélo allant du réseau baptisé Briconautes aux près de 500 affiliés indépendants installés avec leur propre nom, dans des petites villes. Mais fini le chaos ! La tendance est désormais à l'uniformisation. La promesse de Christophe Mistou, le directeur général ? Un magasin estampillé Mr.Bricolage ou Relais à moins de 20 minutes de tous les Français pour devenir le premier réseau de bricolage de proximité. Si il aurait probablement été plus simple de n’avoir qu’un seul et même nom, à savoir Mr.Bricolage, le groupe en a décidé autrement. Son explication ? «Le niveau d’engagement n’est pas le même. Les magasins Mr.Bricolage, qui payent une redevance plus importante à la centrale (environ 2% de ses ventes, ndlr), bénéficient davantage de services. À l’inverse, les Relais restent plus indépendants et peuvent avoir d’autres activités que du bricolage (matériaux de construction, engrais, produits agricoles…)».

80 Mr.Bricolage Relais fin 2025

Depuis le mois de janvier, une petite quarantaine de magasins ont donc choisi de porter les couleurs de Mr.Bricolage Relais. Voici la liste :

Laragne-Montéglin (Hautes-Alpes), Camares (Aveyron), Chabanais (Charente), Treignac (Corrèze), Évran (Côtes-d'Armor), Aubusson (Creuse), Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), Étrépagny (Eure), Aigues-Mortes (Gard), Eaunes (Haute-Garonne), Carbonne (Haute-Garonne), Gimont (Gers), Andernos-les-Bains (Gironde), Saint-Laurent Médoc (Gironde), Iffendic (Ille-et-Vilaine), Sixt-sur-Aff (Ille-et-Vilaine), Biscarrosse (Landes), Capbreton (Landes), La Ferté-Saint-Aubin (Loiret), Jargeau (Loiret), Tonneins (Lot-et-Garonne), Langres (Haute-Marne), Bourbonne les Bains (Haute-Marne), Mauron (Morbihan), Gerzat (Puy-de-Dôme), La Bourboule (Puy-de-Dôme), Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales), Munster (Moselle), Jussey (Haute-Saône), Saint-Germain du Bois (Saône-et-Loire), Sales (Haute-Savoie), Coulonges (Vienne), Salernes (Var), Saint-Méard (Haute-Vienne), Cornimont (Vosges), Anould (Vosges) et Aillant-sur-Tholon (Yonne).

Autant d'autres transformations sont prévues d'ici à fin 2025. «Le rythme ne faiblira pas en 2026», indique le directeur général.

Avec cette clarification, les clients profitent désormais d’une offre identique à tous les magasins de l’enseigne avec une carte de fidélité (deux millions de porteurs début 2025) commune à Mr.Bricolage et Mr.Bricolage Relais. Mieux, les magasins, qui référencent en moyenne 20 000 produits dans leurs rayons, ont accès à l’ensemble du catalogue du groupe, soit 100 000 articles. De quoi satisfaire les demandes spécifiques de certains consommateurs. «Il leur suffira de commander l’article dans le magasin et de revenir chercher le produit quelques jours plus tard. Un service qui n'existait pas dans les boutiques du réseau, hors Mr.Bricolage», nous explique Christophe Mistou.

Le secteur du bricolage est sinistré

Et pour les magasins qui décident de se relooker au concept Mr.Bricolage Relais, il y a tout de même une petite modalité. Moyennant des conditions privilégiées, ils doivent désormais faire évoluer leur offre et passer par la centrale d’achat du groupe pour s’approvisionner. Jusqu’à présent, ils étaient libres de s'affranchir. «C’est une source de revenu additionnel pour nous», reconnaît Christophe Mistou. Mais le jeu en vaut visiblement la chandelle. Car là où Mr.Bricolage Relais déploie ses couleurs, les chiffres grimpent. «Dans les magasins transformés, les ventes progressent à deux chiffres et il y a un surplus de trafic», se réjouit le directeur général.

Une lueur d'espoir dans le tableau sombre du marché du bricolage en France, où la crise du pouvoir d'achat et un marché immobilier stagnant érodent les envies de dépense des ménages. Selon le panéliste Nielsen, ce marché en France est évalué à 23 milliards d'euros en recul de 6% en valeur en 2024, après avoir déjà subi un revers de 4% en 2023. Et Mr.Bricolage n’est pas épargné. En 2024, le volume d'affaires du groupe ressort à 2,2 milliards d’euros (-3,5% à magasins comparables), dont 1,8 milliard pour la France. Son Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts) recule de 15,6% à 27,6 millions d’euros et son résultat opérationnel chute de 23,9% à 17,7 millions d’euros. Ses concurrents ne font guère mieux. Les ventes de Castorama et de Brico Dépôt (Kingfisher) baissent de 6,2% à 3,8 milliards d'euros et Leroy Merlin, le leader du marché en France, accuse un recul de 3,2% de son volume d’affaires à 9,6 milliards d'euros pour 2024.