"Mieux vaut apprendre sa mort de son vivant !" C’est par cette boutade que Martin Bouygues a réagi à l’annonce de son décès par l’AFP, le samedi 28 février 2015. Malgré le démenti, une heure plus tard, cette dépêche a provoqué un vent de panique chez Bouygues et jusqu’au sommet de l’Etat. Le P-DG, en poste depuis vingt-cinq ans, a-t-il seulement organisé sa succession ? s’est-on alors demandé. "Après la dépêche de l’AFP, Martin a pris conscience qu’elle n’était pas prête", explique un haut cadre de Bouygues. "Ça a été le déclencheur d’un long processus", reconnaît son entourage.

Cinq ans plus tard, les fondations en sont posées. En février dernier, Martin Bouygues a confié les commandes opérationnelles du groupe à Olivier Roussat, nouveau directeur général, Martin ne conservant, lui, que la présidence. Parallèlement, le tycoon a fait monter son fils aîné Edward, 37 ans, au poste de directeur général délégué, après cinq ans de "formation maison" chez Bouygues Telecom. Si, à 69 ans, l’actionnaire majoritaire (il détient avec son frère Olivier 23,8% du capital et 29,6% des droits de vote) n’a pas complètement levé le pied, il peut envisager l’avenir avec plus de sérénité.

Comment préserver son empire et prolonger la dynastie ? La question obsède tous nos capitaines d’industrie. Certains ont déjà passé avec succès le témoin, comme François Pinault ou Jean-Claude Decaux avant son décès, d’autres ont loupé le coche comme feu Serge Dassault, et d’autres enfin organisent pas à pas la transition, de Bernard Arnault à Vincent Bolloré.

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