En Bourse, les marchés actions européen et américain ont connu des évolutions très divergentes ces derniers mois. Wall Street a connu une bien plus mauvaise trajectoire que celles du CAC 40 et des actions européennes. «Depuis début 2025, le marché actions européen, sous-estimé par les investisseurs internationaux ces dernières années, a signé sa plus forte surperformance vis-à-vis de Wall Street depuis 1992», relève Bettina Mazzocchi, co-responsable Wealth Solutions pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique chez le géant américain de la gestion d’actifs BlackRock, interrogée par Capital.

Non seulement les investisseurs européens plébiscitent à nouveau les actions du Vieux continent, mais aussi de plus en plus d'investisseurs américains, qui cherchent à diversifier leurs avoirs au-delà de Wall Street, ajoute l’experte. Ce ne sont pas les droits de douane annoncés par Donald Trump ni même ses mesures sur l'immigration qui plombent les actions américaines, mais la versatilité des annonces du nouveau président des Etats-Unis, qui suscite une incertitude prolongée, nocive pour la consommation des ménages et l’investissement des entreprises, fait-elle valoir.

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En Bourse, les actions américaines gardent de bonnes perspectives selon BlackRock

Cette incertitude notable constitue le principal risque pour la croissance économique des Etats-Unis, même si BlackRock ne table pas à ce stade sur une récession. Pour l’heure, on ne connaît pas encore l'équilibre qui sera trouvé entre les mesures de Donald Trump favorables à l'économie (les baisses d’impôts et la déréglementation) et les volets défavorables (droits de douane et restrictions à l'immigration), souligne Bettina Mazzocchi.

BlackRock reste toutefois positif sur les perspectives de la Bourse des Etats-Unis à horizon 6 à 12 mois. En effet, jusqu'ici, le marché du travail reste résilient et les profits des sociétés cotées devraient résister. Mais selon le gérant d'actifs, un investisseur en action ne devrait pas se cantonner aux seuls 7 Magnifiques (Alphabet, Meta, Tesla, Nvidia, Apple, Microsoft et Amazon), mais aussi miser sur le reste de la Bourse américaine.

En Bourse, le CAC 40 et les actions européennes ont le vent en poupe

Ces derniers temps, BlackRock a accru ses positions en actions européennes. Le coup de tonnerre est venu de Berlin. En effet, le méga-plan d'investissements en infrastructures et dans la défense lancé par l'Allemagne «constitue un changement structurel dans la façon du pays d'apprécier sa trajectoire budgétaire (alors qu’un frein à la l'endettement du pays l’empêchait jusqu’ici de relancer l’économie, NDLR)», souligne l’experte de BlackRock. Et à moyen terme, ce big bang peut changer la donne sur la trajectoire de l'économie européenne, même si le soutien massif de l'Allemagne et de l'Union européenne aux infrastructures et à la défense mettra du temps à doper la croissance économique du Vieux continent. Autre bémol : si l'Allemagne semble clairement avoir les moyens de ses ambitions, avec une dette publique pour l’heure relativement réduite, ce n'est pas le cas de pays comme la France et l'Italie, déjà lourdement endettés.

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Les perspectives du CAC 40 et des actions européennes restent tributaires du rythme de croissance de l'économie des Etats-Unis

Pour l'heure le CAC 40 et les actions européennes pourraient continuer à profiter de l'amélioration du sentiment des investisseurs. Attention, toutefois : la trajectoire de l'économie américaine «sera prépondérante pour celle de l'économie européenne. En effet, 30% des revenus des sociétés européennes cotées viennent des Etats-Unis tandis que 6% seulement sont liés aux infrastructures allemandes (qui font l'objet du plan d’investissements, rappelons-le)», note BlackRock. Ainsi le CAC 40 et les actions européennes resteront tributaires de la trajectoire de l'économie américaine ces prochains trimestres.

Et attention aux obligations d'Etat, dont les cours pourraient réserver de mauvaises surprises aux investisseurs, dans la mesure où BlackRock s’attend à une poursuite de la remontée des taux à long terme en Europe. Le gérant d'actifs dit préférer les obligations d'entreprises. Quant à l’or, même si le cours de la relique barbare a franchi le seuil psychologique de 3 000 dollars l’once, le métal jaune reste un placement à envisager à titre de diversification et «compte tenu de son rôle de couverture face aux incertitudes politiques et géopolitiques. En outre, les achats massifs d'or par les Banques centrales constituent un mouvement de fond, une lame de fond structurelle», juge le gérant d’actifs.

L'argent métal, en retard par rapport à l’or, est par ailleurs un investissement à considérer. Un investisseur souhaitant s'y exposer peut le faire facilement via des produits de réplication tels que des ETP. Découvrez régulièrement dans Momentum, la lettre d'investissement premium quotidienne de Capital sur la Bourse, nos analyses sur le CAC 40, les actions cotées en Bourse et l’or. Cet hiver, nos lecteurs ont été prévenus à temps du risque de plongeon de Wall Street. Et en ce moment, à l'occasion de la tenue prochaine du Salon de l'analyse technique (partenaire de Capital et de Momentum), bénéficiez d'une réduction exceptionnelle de 30% sur le prix d'un abonnement annuel. Pour en profiter, il suffit de cliquer sur le lien inséré plus haut dans cet article.