La variole du singe (Mpox ou Monkeypox) inquiète de plus en plus. Le virus a fait tache d’huile en Afrique centrale et orientale, notamment en République démocratique du Congo (RDC), au Kenya, au Rwanda, au Burundi et en Ouganda, et menace de se répandre hors du continent. Inquiète, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété mercredi dernier (14 août) que l’épidémie de variole du singe constituait une urgence de santé publique mondiale et a appelé à une riposte d’envergure mondiale et coordonnée, afin de faire barrage au Mpox, jugé plus contagieux et plus dangereux (avec un taux de mortalité relativement élevé) que lors de l'épidémie de 2022-2023. Déjà, un cas de Mpox a été détecté en Suède et l’OMS redoute une multiplication des cas en Europe. Un cas de Mpox a aussi été détecté au Pakistan. Le risque de propagation de la variole du singe en Afrique et dans les autres continents est d’ores et déjà considéré comme «très inquiétant” par l’OMS.
Faut-il dès lors craindre une pandémie de variole du singe, à l’image de la crise du Covid-19 ? Que ces craintes soient justifiées ou pas, elles tendent à s’intensifier, et les investisseurs en actions n’ont pas manqué de s’engouffrer dans la brèche, jetant ainsi leur dévolu sur les sociétés cotées en Bourse jugées à même de développer des vaccins ou des médicaments contre le Mpox. Le cours de l’action Bavarian Nordic, laboratoire danois spécialisé dans les vaccins et coté à la Bourse de Copenhague, a ainsi bondi de moitié ce mois-ci (à l’heure où ces lignes sont écrites). Le groupe a indiqué la semaine dernière qu’il allait augmenter la production de son vaccin contre le Mpox, avec des objectifs de 2 millions de doses pour cette année et de 10 millions de doses pour l’an prochain.
Bavarian Nordic, Novacyt… En Bourse, les sociétés biotechs profitent des craintes liées à la variole du singe (Mpox)
«Parmi les grands fabricants de vaccins, il y a Bavarian Nordic, qui est a priori l’unique société à développer un vaccin contre le Mpox», note Stephan Dubosq, analyste santé chez Kirao AM, interrogé par Capital. Reste que les craintes liées à la prolifération de la variole du singe «profitent au secteur des biotechs dans l’ensemble, y compris, en France, à Novacyt (société française de biotechnologie spécialisée dans les produits de diagnostic et cotée à la Bourse de Paris)», ajoute l’expert. Déjà, en 2020, Novacyt avait été une des grandes gagnantes de l’explosion des cas de Covid-19 (la dernière grande pandémie mondiale en date), avec un cours de Bourse multiplié par 233 entre le point bas d’octobre 2019 et le point haut d’octobre 2020.
Dernièrement, d’autres actions cotées en Bourse, comme celles de GeoVax Labs, Tonix Pharmaceuticals, Emergent BioSolutions ou encore Siga Technologies, ont aussi profité des craintes liées à la variole du singe mais n’ont aucun produit dédié actuellement sur le marché et apparaissent comme des valeurs très spéculatives, particulièrement volatiles ces derniers temps. Mi-août, après une brève envolée en Bourse, l’action Siga Technologies avait lourdement rechuté peu après, le laboratoire ayant indiqué que l'essai de son traitement contre la variole du singe avait manqué son objectif majeur.
L’analyse technique a permis d’anticiper des gains importants en Bourse sur Novacyt
A la Bourse de Paris, l’action Novacyt rechute lourdement (-25%, à l’heure où ces lignes sont écrites) ce mardi, mais cette correction baissière (sur fond de prises de bénéfices des spéculateurs) ne constitue pas vraiment une surprise, après une multiplication par 3 du cours de Bourse en seulement deux semaines (entre le point bas du 5 août et le point haut du 19 août). L’envolée en Bourse de vendredi et lundi derniers sur Novacyt était assez facile à anticiper, grâce aux signaux positifs mis en évidence par l’analyse technique (analyse graphique et mathématique de l’évolution des cours, qui permet de faire des scénarios sur la trajectoire probable d’une action).
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