Quand il a été nommé à la direction générale de Suez en mai 2019, Bertrand Camus, 52 ans alors, a revu de fond en comble la déco de son bureau. Son prédécesseur, Jean-Louis Chaussade, à 67 ans, avait des goûts un brin datés, «lambris et canapés Chesterfield, se souvient le nouveau chef, une ambiance un peu trop solennelle». Sobre et plus contemporain, l’espace est à présent décoré de trois grands tirages du photographe de fonds marins Nicolas Floc’h. Une autre image, signée du plasticien béninois Romuald Hazoumè, montre un homme juché sur une moto fatiguée, transportant des bidons d’essence de contrebande entre deux pays d’Afrique. Une vraie galerie d’art…

Le bureau comme symbole du pouvoir… Ce fut longtemps le péché mignon des patrons. Ils exigeaient d’avoir le plus grand, le plus haut dans les étages et recevaient porte fermée (et capitonnée). Olivier Wigniolle, le directeur de la foncière Icade, en a aménagé beaucoup et a pu y observer l’évolution des mœurs. «Les grands patrons n’ont plus besoin de ça pour installer leur image. C’était très différent quand j’ai démarré en 1990.»

Ce n’est pas le moindre des changements entre le style des dirigeants d’il y a trente ans, au moment où Capital publiait son premier numéro, et celui des présidents et CEOs d’aujourd’hui. Les plus audacieux pratiquent maintenant le flex office. Pour eux, fini le bureau attitré. Carlos Tavares, aux commandes de Stellantis (né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler), est l’un des pionniers du genre. «Il travaille beaucoup depuis le Portugal et son domicile de Rambouillet (78)», explique un proche collaborateur. Alexandre Ricard, le roi des spiritueux, n’a plus de place attitrée et range ses affaires dans un casier, comme les autres. Plutôt de la vieille école, Frédéric Oudéa, le DG de Société générale, s’y est mis lui aussi. Il s’apprête à inaugurer un nouvel immeuble à Val-de-Fontenay (94), où le bureau nomade sera la règle.

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement