A 4 ans, il harcelait son père pour aller sur l’eau rejoindre ses grands frères qui descendaient en kayak le gave de Pau. A 46 ans, Tony Estanguet va surplomber la Seine au Trocadéro pour ouvrir les Jeux olympiques 2024 depuis la tribune des chefs d’Etat, le 26 juillet. Il a tout misé, depuis une décennie, sur ce moment-là. Il sait qu’il peut y avoir des impondérables, un attentat, l’orage, et qu’on lui reprochera le pire en cas de ratage. Mais on ne devient pas triple champion olympique sans avoir le goût du risque, un risque très calculé.

Si l’événement se déroule comme prévu, beaucoup de gens s’en attribueront le succès. Pourtant, les plus sceptiques sur les capacités de Tony Estanguet, ceux qui plaidaient pour que Michel Platini, Pierre Durand ou Tony Parker endossent le job, devront admettre qu’ils avaient eu tort de sous-estimer le petit pagayeur. Oui, il avait décroché trois médailles d’or dans un sport très confidentiel, le canoë-kayak. Oui, il avait l’accent du Midi et des manières d’une simplicité provinciale. Oui, il n’avait aucune expérience en matière d’entreprise ni de politique. Mais il a su naviguer plutôt habilement jusqu’à la dernière ligne droite. Comment passe-t-on d’un statut de super-héros d’un sport méconnu à celui de patron quasi iconique d’une entreprise pesant 4 milliards d’euros ?

Découvrez la première partie de notre enquête en trois volets sur le boss de Paris 2024.

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