C’est la grande sensation du tournoi de Cincinnati. A 23 ans, Térence Atmane, le joueur originaire de Boulogne-sur-Mer, vient de se qualifier pour les demi-finales du tournoi Masters 1000, le plus gros échelon en dehors des tournois du Grand Chelem. Il aura fort à faire face au numéro 1 mondial Jannik Sinner, mais c’est déjà un exploit en soi pour ce joueur issu des qualifications. Térence Atmane n’est pas un inconnu des fans de tennis, mais davantage pour le grand public, lui qui n’a jamais été mieux classé qu’à la 118e place à l’ATP. Aujourd’hui 136e, il va d’ailleurs rentrer dans le top 100 avec cette demi-finale.

Interrogé après ses exploits face à Taylor Fritz et Holger Rune (les deux dans le top 10), le Français parlait de chose «insensée». Surtout, cela va lui permettre d’engranger un joli prize money. «C’est aussi beaucoup d’argent, ça va beaucoup m’aider pour ma carrière. C’est très important», a-t-il confié. En effet, rien qu’avec cette demi-finale, le tennisman devrait toucher au moins 332 160 dollars, indique Le Monde, soit près de 285 000 euros. C’est plus que ce qu’il avait déjà touché en simple depuis le début de sa carrière (310 000 dollars).

HPI et frappé de «sur-émotions»

Titré à quatre reprises en Challenger (depuis 2023), le circuit secondaire, Térence Atmane avait du mal à percer sur le circuit ATP. Ce parcours exceptionnel va lui permettre d’être classé au-delà de la 70e place mondiale et d’éviter les qualifications de grands tournois. Face à Jannik Sinner, la tâche semble ardue, mais le joueur s’avance sans pression : «Je n’ai rien à perdre, c’est ma force. Les courts me vont très bien, ça va me donner beaucoup de confiance pour le reste de l’année et le reste de ma carrière en général.»

Passionné de voyages et fan de Pokémon, rappelle ICI Nord, le Boulonnais est surtout HPI (haut potentiel intellectuel). «Mon cerveau fonctionne différemment, cela peut entraîner des sur-émotions», soulignait-il. Cela lui a d’ailleurs déjà valu des tours dans le passé, critiqué parfois pour ses mauvais gestes en plein match, perdant parfois ses nerfs comme à Roland-Garros où il envoyait une balle dans le genou d’une spectatrice.

Comme le rappelle RMC Sport, la fédération internationale l’avait même suspendu quatre mois à la suite d’avertissements intempestifs. «C'étaient des pétages de plomb, je voulais tout le temps bien jouer. Je pouvais péter des câbles tous les trois points, je m'en prenais souvent aux arbitres. Et j'étais négatif envers moi-même, j'essaie d'être plus positif désormais», avouait-il. Il semble avoir changé et croit désormais en lui, comme une certaine Loïs Boisson : «Je vais voir ce que c’est que le très, très haut niveau. J’ai hâte.»