L’information est passée inaperçue. Mais elle est pourtant notable : l’an dernier, une Web application thérapeutique centrée sur le cancer du poumon a obtenu en France son inscription sur la liste des produits remboursés par l’assurance-maladie. Voilà qui en dit long sur les transformations en cours dans l’univers de la santé. D’ici à la fin de cette décennie, on pourra ainsi guérir des cancers avec des vaccins thérapeutiques, ou fabriquer des jumeaux numériques de nos corps et simuler les effets des traitements pour soigner de manière quasi personnalisée. La science-fiction ? C’est pour demain.

Les fractures graves s’autoguériront

Réparer plus vite et mieux les fractures graves : c’est ce que promet la bio-ingénierie de la régénération osseuse. Au CEA de Grenoble, les équipes de Catherine Picart, associées au professeur Georges Bettega du CHU d’Annecy, travaillent ainsi sur de nouvelles générations d’implants aux propriétés spectaculaires. Ils permettront d’éviter les greffes et les lourdes opérations qu’implique la perte de substance osseuse lors de gros traumatismes. Pour la reconstituer, on utilisera des supports en polymère imprimés en 3D selon la forme voulue. Les prothèses seront enrobées d’une molécule spécifique, produite en laboratoire et capable de booster les cellules osseuses déjà présentes dans le corps pour enclencher la réparation. Contrairement à un biomatériau inerte, comme la céramique, ces implants se résorberont au fil du temps et seront entièrement remplacés par de l’os en l’espace d’une année ou deux.

>> Notre service - Faites des économies en testant notre comparateur d’Assurances Santé

Des «cellules missiles» seront programmées détruiront des tumeurs

Dans les dix prochaines années, les thérapies géniques et cellulaires révolutionneront le traitement du cancer. Parmi les «armes» du futur, les CAR-T cells figureront en première ligne et, à l’image de Novartis, de grands groupes pharmaceutiques investissent déjà des fortunes dans le développement de cette technologie. Les CAR-T cells sont fabriquées à partir de certains globules blancs du patient, les lymphocytes T. Ces derniers sont modifiés génétiquement en laboratoire puis réinjectés. Ils sont alors capables de cibler les cellules cancéreuses pour les détruire. Le traitement est personnalisé en fonction de la maladie visée. D’abord testée avec succès sur des leucémies, la thérapie sera étendue d’ici cinq ans à d’autres types de cancers, comme celui du cerveau, avec la possibilité de s’attaquer à des tumeurs solides.

>> A lire aussi - Vaccin, nanoparticules, immunothérapie… les innovations face au cancer

Les nanotechnologies rendront les radiothérapies plus efficaces

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement