
Du jamais vu en 50 ans. Le gouvernement minoritaire a présenté jeudi 9 octobre des comptes publics excédentaires pour la deuxième année d'affilée, rapporte BFMTV. Précisément, le pays devrait dégager un excédent budgétaire de 0,3% du PIB en 2025. Pour 2026, les prévisions estiment un autre excédent cette fois de 0,1%. Des projections qui laissent entrevoir une diminution progressive de la dette publique qui devrait passer de 90,2% en 2025 à 87,8% l'an prochain.
À contre-pied de la situation française, les finances publiques du Portugal offre un gros avantage sur l'Hexagone, des taux d'emprunts beaucoup plus intéressants. Alors que la France emprunte à hauteur de 3,5% pour les obligations à 10 ans, le Portugal se voit offrir un taux de 3,09%. En découle toute une série de mesures qui semblent à des années lumière de la France : augmention des pensions de retraites, baisse des impôts, une croissance de 2%, soit le double de la croissance française, et un chômage qui devrait descendre à 6% en 2026.
Cure d'austérité et attractivité fiscale
Pourtant la situation n'a pas toujours été aussi radieuse. Cité par BFMTV, l'institut Rexecode rappelle le marasme des comptes publics portugais au début des années 2010. La situation était si critique qu'elle avait nécessité l'intervention du FMI et de la Banque Centrale. Un scénario bien plus catastrophique que la situation française actuelle. En 2010, le déficit public du Portugal s'élevait à 9,1% du PIB. Pour remonter la pente, les pouvoir publics se lancent dans une grande campagne d'austérité.
Pendant 10 ans le pays connaît des privatisations massives, hausse de la TVA et de l'impôts, coupes dans les budgets publics et départs de fonctionnaires. Une stratégie résumée par l'institut comme «privilégiant à la fois la croissance et le redressement des comptes publics». L'un des levies a également été l'attractivité fiscale du pays, notamment pour les retraités. À ce titre, de nombreux français ont repéré les avantages et ont choisi la péninsule pour profiter de leur retraite. Toutes ces mesures ont permis petit à petit de redresser les comptes du pays.
Crise de l'immobilier et exode des jeunes
Certains bémols ne sont encore réglés. L'épineuse question du logement est un problème pour l'État portugais. En 10 ans, les prix de l'immobilier ont grimpé de 124% au Portugal. Dans le reste de l'Union Européen, cette hausse est seulement de 53% selon Eurostat. La hausse ne devrait pas se calmer, puisque les prévisions annoncent une nouvelle augmentation de 16%. Une situation alimentée par la demande étrangère notamment qui dérégule le marché national.
Par ailleurs, la jeunesse continue de quitter massivement le pays. La crise du logement en est partiellement responsable de ce problème d'émigration. La baisse des impôts prévue par le gouvernement a notamment pour but de séduire les jeunes et les inciter à rester au Portgual. En moyenne, un Portugais sur trois, âgé de 15 à 39 ans, quitte le territoire pour s'installer et vivre dans un pays étranger.


















