C’est un ballet bien réglé qui se joue chaque matin au Terminal 2E de l’aéroport de Roissy, à chaque arrivée de voyageurs en provenance de Kinshasa, Douala ou Bangui. Une personne sur deux en moyenne transporte des marchandises illicites. Alors, les douaniers ont vite fait de repérer les profils les plus lourdement chargés. Un petit geste pour signifier d’ouvrir les bagages et, hop, le contrôle tombe en plein dans le mille.

Pas ou peu d’effets personnels mais quelques médicaments et cigarettes de contrebande, un peu de contrefaçon, et surtout, des plats cuisinés, des végétaux, des glacières pleines de poisson et de viande. Difficile à identifier, cette nourriture découpée, parfois boucanée (séchée et fumée), pourrait aussi bien être du bœuf que du singe, de l’antilope, du pangolin, du crocodile, du porc-épic ou de la chauve-souris interdits à la vente et à la consommation. Le doute n’est plus permis lorsque la tête ou les mains d’un singe surgissent brusquement d’un sac. Ce ne sont pas les contrôles préférés des douaniers. D'autant que la nourriture périssable sent fort et laisse souvent échapper des vers et des asticots. «Ce sont des contrôles difficiles», reconnaît Emmanuel Bizeray, chef du service des douanes de ce terminal.«En plus, les passagers viennent de faire plusieurs heures de vols et cela remet en cause leurs traditions culinaires».

Le contrôle des bagages à Roissy. La viande trouvée partira à l'incinération.
Le contrôle des bagages à Roissy. La viande trouvée partira à l'incinération. © Jeremy Lempin pour Capital

Une mission interministérielle pour endiguer le phénomène

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