Chaque année, c'est le même casse-tête estival pour les amoureux de la Corse, qui jonglent entre les différents tarifs proposés, dans les airs ou en mer, par les compagnies permettant de relier l'île au «continent». Avec ou sans voiture ? Avec ou sans cabine ? En juillet ou en août ? Un aller en avion et un retour en bateau ? De quel port partir ? A quel aéroport atterrir ? Et ainsi de suite, jusqu'à frôler la crise de nerfs... et la crise budgétaire. Car force est de constater qu'il faut de plus en plus se serrer la ceinture tout au long de l'année afin d'économiser la somme requise pour se rendre en Corse. Et une fois sur place, s'y loger et faire ses courses fait aussi mal au portefeuille.

Alors, comme l'an dernier, les touristes finissent par se détourner des plages de sable fin, des lacs de montagne et des magnifiques petits villages à flanc de collines de l'île de Beauté, lui préférant des destinations peut-être moins spectaculaires, mais nettement moins chères. Quand on a la possibilité de faire Marseille-Paris pour 40 euros en TGV, la perspective de débourser plus de 300 euros pour un trajet (plus court !) en avion entre la cité phocéenne et la Corse est en effet douloureuse... et dissuasive.

«On peut circuler partout»

Le constat dressé par France Info est sans appel : quelques jours avant la fin du mois de juillet, les chiffres de fréquentation de l'île sont plutôt mornes. En reportage à Porto-Vecchio, l'un des journalistes de la chaîne d'info a tendu son micro à une vacancière, surprise de pouvoir déambuler dans les vieilles ruelles sans crainte de bousculer d'autres touristes : «Il y a du monde, mais ça va. On peut circuler partout, il n'y a pas de souci». Un autre complète : «Moi qui n'aime pas trop le monde d'habitude, là ça va. Je me sens bien, pas trop oppressé, donc je suis plutôt content».

Les professionnels du tourisme, eux, sont beaucoup moins ravis. Une restauratrice constate : «Il n'y a pas le surplus de monde qu'il y avait avant. Les gens mangent un peu à la plage, mais ils font surtout des petits pique-niques et ils mangent un sandwich. Les restaurants passent après.» Le responsable du camping «La Matonara» affiche la même amertume : «Normalement, je dois refuser des camping-cars en saison». Pas cet été. Même constat pour les tentes : il y a de la place à revendre... Le gérant pointe la responsabilité des compagnies de voyage : «Pour un départ en début de saison, un aller-retour, 1300 euros pour une personne, une cabine et une voiture pour une traversée. Peu de monde peut se le permettre».

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