Né le 1er octobre 1924 à Plains dans l'État de Géorgie, Jimmy Carter est le fils d'un cultivateur d'arachides, dont il reprend l'activité en 1953 après un court engagement dans la Marine, à bord de plusieurs sous-marins. Changement de cap au début des années 1960 avec un début de carrière en politique, d'abord élu au Congrès de Géorgie, puis gouverneur de l'État en 1970. Comme le souligne France Info, le jeune démocrate marque les esprits avec un programme axé sur l'écologie et la lutte contre les discriminations raciales. En 1974, Jimmy Carter annonce sa candidature à la présidentielle alors qu'il est quasi inconnu des Américains.

Mais malgré son manque de notoriété, il marque rapidement les esprits. Après le scandale du Watergate, sa volonté de «nettoyer le bazar à Washington» rassure la population. Début 1976, l'ancien agriculteur remporte les deux premiers scrutins des primaires, dans l'Iowa et le New Hampshire. En juillet, il est nommé candidat du parti démocrate lors de la Convention nationale à New York, pour faire face au président sortant, le républicain Gerald Ford. Le 2 novembre 1976, Carter est élu avec une courte avance.

Défenseur des droits humains

L'unique mandat de Jimmy Carter est marqué par quelques coups d'éclat : il sert d'intermédiaire pour la signature des accords de Camp David entre l'Égypte et Israël, signe le traité du canal du Panama, normalise les relations avec la Chine communiste... En termes de politique intérieure, il s'illustre par une volonté de protection des espaces naturels, développe le ministère de l'Éducation et instaure des règles pour lutter contre la corruption au sein de l'administration, souligne le New York Times. Mais la crise énergétique mondiale, l'inflation impossible à endiguer et la crise iranienne de 1979 lui sont fatales. En novembre 1980, Jimmy Carter est écrasé par Ronald Reagan lors de l'élection présidentielle.

C'est finalement moins pour son unique mandat à la Maison Blanche que pour son engagement militant que Carter restera dans l'Histoire. En 1982, il crée une fondation pour promouvoir les droits humains et la démocratie. Le Carter Center participe aux tentatives de résolution diplomatique de plusieurs conflits, de la Corée du Nord au Moyen-Orient en passant par le continent africain. On lui confie aussi des missions d'observation d'élections à travers le monde. La fondation lutte également pour l'éradication de maladies tropicales comme la malaria. En 2015, grâce aux actions de l'organisme, on ne comptait plus que 22 cas de dracunculose dans le monde, contre plusieurs millions au milieu des années 1980.

Plus modeste que d'autres ex-présidents

En 2002, Jimmy Carter décroche, pour ses actions humanitaires, le Nobel de la paix. «Ce qu'ils ont entrepris pour le bien de l'humanité, avec sa femme Rosalynn, contraste avec la manière dont les autres présidents ont décidé d'utiliser leur temps», estime son biographe, Jonathan Alter. Plus modeste que d'autres ex-présidents, Carter retourne sur ses terres à Plains, vend sa ferme et vit de sa retraite de chef d'État et des droits d'auteurs issus de sa trentaine de livres publiés.

En 2015, on lui diagnostique un mélanome ayant atteint son foie et son cerveau. L'ancien président n'était plus apparu en public depuis les obsèques de son épouse Rosalynn, en novembre 2023. La même année, en février, sa fondation avait annoncé qu'il voulait désormais «recevoir des soins palliatifs» à son domicile, «plutôt qu'une intervention médicale supplémentaire». Il souhaitait ainsi «passer le temps qu'il lui restait chez lui, avec sa famille». Jimmy et Rosalynn Carter avaient quatre enfants : Jack, Chip, Jeff et Amy Lynn.