
Fin de cavale. Marco Mouly, personnalité emblématique de l'escroquerie liée à «la taxe carbone», a été arrêté dimanche à Rome, conformément à un mandat d’arrêt. L'information, révélée par Le Parisien, a été confirmée lundi par une source proche du dossier. Âgé de 59 ans, il avait été condamné par contumace le 12 novembre dernier à Paris à une peine de trois ans d’emprisonnement pour avoir organisé son insolvabilité, dans le but d’échapper au remboursement de ses dettes judiciaires.
A l’issue de cette condamnation, un mandat d’arrêt avait été émis à son encontre par le tribunal. Selon une source proche du dossier, Marco Mouly a été interpellé à sa descente d’avion dans la capitale italienne dimanche. Contacté par l’AFP, son avocat Me Philippe Ohayon a déclaré «espérer qu'il aura droit à un procès équitable».
La chute du «roi de l’arnaque», Marco Mouly
Connu sous le surnom de «roi de l’arnaque», Marco Mouly – de son vrai nom Mardoché Mouly – avait été libéré le 2 novembre dernier après un retour en détention en mars de la même année, consécutif à la révocation partielle d’un sursis prononcé en 2019. Dans l'affaire jugée le 12 novembre, il lui était notamment reproché d’avoir sous-évalué ses droits d’auteur dans des contrats d’édition, notamment pour l’ouvrage coécrit par ses soins, La cavale (2022), ainsi que d’avoir dissimulé des revenus issus d’un contrat d’influenceur signé avec Magali Berdah, surnommée l’ancienne «papesse de l’influence», et son mari Stéphane Teboul.
Il était également poursuivi pour la création d’une société, la SAS I Trade, dépourvue de réelle activité économique. Dans cette procédure, il a en outre été reconnu coupable d’abus de biens sociaux. Le tribunal a dénoncé la «duperie» orchestrée par Marco Mouly, précisant qu’elle portait «préjudice à la société dans son ensemble», et soulignant la «particulière ingéniosité» de ses agissements, incluant la création d’un siège social fictif «afin de tromper» les services de probation et d’insertion pénitentiaires en charge de son suivi.
En juin 2017, en appel, il avait déjà écopé d’une peine de huit ans de prison et d’un million d’euros de dommages et intérêts dans le cadre de l’affaire dite de la «taxe carbone», une vaste escroquerie à la TVA sur le marché des quotas d’émission de CO2. Il avait également été condamné, solidairement avec d’autres co-prévenus, à verser plus de 283 millions d’euros à l’Etat français. Cette escroquerie de grande ampleur a inspiré en 2021 un documentaire réalisé par Guillaume Nicloux, Les Rois de l’arnaque, dans lequel Marco Mouly occupait une place centrale.


















